En France, décrocher un emploi bien rémunéré sans diplôme reste rare, mais pas impossible. Le métier de cordiste, encore méconnu du grand public, en est une illustration concrète. Ces professionnels des hauteurs interviennent sur des chantiers complexes, souvent suspendus dans le vide, et perçoivent une rémunération attractive. À près de 2 900 euros par mois, cette activité manuelle et technique s’adresse à ceux qui n’ont ni diplôme ni formation préalable. Malgré les opportunités, les recruteurs peinent à attirer des candidats, tant la profession exige engagement physique et rigueur.
Table des matières
1. Un métier exigeant, accessible sans diplôme
Les cordistes réalisent des travaux d’accès difficile à l’aide de techniques d’alpinisme industriel. Leurs interventions sont variées : nettoyage de vitres en hauteur, restauration de bâtiments historiques, pose de filets de sécurité ou montage de structures métalliques.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, aucun diplôme n’est exigé pour exercer cette profession. Les entreprises recrutent directement, puis forment les nouveaux embauchés à travers un certificat de qualification professionnelle (CQP), délivré en interne.
Parmi les acteurs du secteur, Ouest Accro, Altipol ou encore SPIE proposent des parcours d’intégration adaptés. Ce métier, basé sur l’apprentissage pratique, valorise la motivation, l’agilité et la résistance physique.
2. Une forte demande dans les grandes agglomérations
La croissance des constructions en hauteur alimente la recherche de profils capables d’intervenir là où les échafaudages ne suffisent plus. Depuis 2019, le nombre d’entreprises spécialisées a progressé de 30 %, selon le cabinet Headhunting Factory.
Les zones urbaines sont particulièrement concernées : les tours de bureaux, les façades vitrées ou les infrastructures complexes nécessitent des interventions régulières.
Or, peu de travailleurs acceptent les contraintes physiques et les risques associés à cette activité. Résultat, le métier de cordiste reste sous tension, malgré une rémunération avantageuse et ce n’est pas le seul secteur : 3 métiers lucratifs que personne ne veut faire avec un salaire à plus de 3500€ net!
3. Un métier pénurique malgré des salaires élevés
La rareté des candidats pousse les entreprises à s’ouvrir à d’autres profils. Sont notamment recherchés les anciens techniciens de maintenance ou les professionnels de l’événementiel, habitués à manipuler du matériel en hauteur.
Quelques exemples de profils reconvertis :
- monteurs de gradins ou de scènes dans le spectacle vivant
- agents de maintenance technique ayant travaillé sur des bâtiments industriels
4. Une rémunération significative pour un métier sans qualification
L’un des atouts majeurs du métier réside dans sa grille salariale. Les rémunérations évoluent en fonction de l’expérience et de la complexité des missions confiées.
| Expérience | Salaire annuel brut estimé | Salaire mensuel brut estimé |
|---|---|---|
| Débutant | 26 000 € | 2 170 € |
| Intermédiaire | 30 000 € | 2 500 € |
| Expérimenté | 35 000 € | 2 900 € |
Ces montants, accessibles sans parcours scolaire formel, représentent une véritable opportunité pour les candidats éloignés du système éducatif traditionnel.
5. Des débouchés dans plusieurs secteurs
Le métier de cordiste ne se limite pas au bâtiment. De nombreux domaines mobilisent ces experts du vide pour des interventions techniques de précision.
5.1 Travaux urbains et maintenance du patrimoine
Les cordistes sont appelés à intervenir sur :
- les façades d’immeubles anciens ou de monuments historiques
- les équipements techniques en hauteur (climatisations, antennes, câbles, etc.)
5.2 Énergies renouvelables, infrastructures et grands événements
Ils sont également sollicités dans :
- les parcs éoliens et les pylônes de télécommunication
- les stades, centres commerciaux et salles de concert
Leur polyvalence en fait des intervenants prisés sur des chantiers exigeant technicité, rapidité et discrétion.
Ce métier, encore trop peu connu, conjugue technicité, autonomie et bonne rémunération — sans imposer de diplôme préalable. Pour les candidats prêts à faire preuve d’endurance et de sang-froid, il peut représenter un levier de reconversion durable.