Les écarts de rémunération au sein du secteur privé restent marqués : selon les dernières données publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), un salarié à temps plein touche en moyenne 2 733 euros nets par mois, un niveau quasiment inchangé par rapport à 2023. Derrière cette apparente stabilité, les revenus des salariés les mieux payés demeurent très éloignés de ceux du bas de l’échelle, avec un rapport de 7,16 entre les 10 % les mieux rémunérés et les 10 % les plus modestes. Ces repères, désormais calculés en intégrant aussi les salariés de Mayotte, les apprentis et les stagiaires, permettent à chacun d’évaluer sa position sur l’échelle salariale nationale. Ils éclairent aussi les disparités persistantes entre secteurs d’activité, catégories socioprofessionnelles et genres.
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Êtes-vous parmi les salariés les mieux rémunérés du privé ?
L’étude de l’Insee publiée le 23 octobre 2025 brosse un état des lieux du salaire net dans le secteur privé en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer, y compris Mayotte. Le salaire net moyen s’établit à 2 733 euros mensuels, ce qui confirme une quasi-stagnation par rapport à l’année précédente (2 735 euros).
Cette moyenne ne reflète pas toute la distribution des revenus. Les seuils suivants permettent de situer son salaire :
- Plus de 4 334 euros nets par mois : niveau atteint ou dépassé par environ 10 % des salariés du privé à temps plein.
- Autour de 2 190 euros nets : niveau en deçà duquel se situe la moitié des salariés du privé (salaire médian).
- Moins de 1 492 euros nets : niveau perçu par les 10 % les moins bien payés, à peine au-dessus du smic mensuel, fixé à 1 426,30 euros.
Le différentiel reste significatif : le niveau de vie des salariés du haut de l’échelle est plus de sept fois supérieur à celui des salariés les plus modestes. Cette amplitude traduit une hiérarchie des rémunérations qui reste fortement structurée par le type de poste occupé, le secteur d’activité, mais aussi le statut contractuel.
Répartition des salaires nets mensuels (secteur privé, 2024)
| Indicateur | Montant net mensuel (€) | Part de la population salariée |
|---|---|---|
| Seuil des 10 % les moins rémunérés | 1 492 € | 10 % |
| Smic mensuel | 1 426,30 € | Référence légale |
| Salaire médian | 2 190 € | 50 % |
| Salaire moyen | 2 733 € | Ensemble des salariés |
| Seuil des 10 % les mieux rémunérés | 4 334 € | 10 % |
| Rapport entre haut et bas de l’échelle salariale | 7,16 | Inégalités de niveau de vie |
Ce panorama confirme deux réalités : la base salariale reste encore très proche du salaire minimum pour une fraction importante des actifs, tandis qu’une minorité bénéficie de revenus nettement supérieurs à 4 000 euros nets mensuels.
Des évolutions plus visibles chez les ouvriers et les employés
Les écarts ne se lisent pas uniquement entre le haut et le bas de la distribution. Ils se lisent aussi entre groupes socioprofessionnels. Les rémunérations des ouvriers et des employés progressent légèrement, dans un contexte de tension persistante sur certains métiers manuels ou de service. Le salaire moyen des ouvriers a augmenté de 1,1 %, tandis que celui des employés gagne 0,4 %. Cette dynamique suggère un ajustement salarial lié à des besoins de recrutement et de fidélisation dans certaines branches où les difficultés d’embauche restent élevées.
À l’inverse, les cadres et assimilés semblent évoluer dans une zone de stabilisation, avec des hausses plus modestes. Ce tassement relatif du haut de la grille salariale, combiné à de faibles progressions sur les postes d’exécution et de contact client, dessine une structure des rémunérations où les écarts se réduisent lentement sans disparaître.
Tous les secteurs ne paient pas au même niveau
Les disparités de rémunération restent très marquées selon le domaine d’activité. L’industrie se situe au-dessus de la moyenne nationale, avec un salaire net moyen d’environ 3 021 euros mensuels, un niveau qui reflète à la fois la technicité de nombreux postes et la présence de conventions collectives historiquement structurées.
Le tertiaire, vaste ensemble regroupant les services marchands et non marchands, se situe autour de 2 705 euros nets mensuels. La construction affiche un salaire moyen plus modeste, autour de 2 411 euros nets, malgré des métiers en tension.
Le contraste le plus net apparaît entre deux univers professionnels :
- L’hébergement-restauration, qui reste parmi les domaines les moins rémunérateurs, avec des niveaux proches du bas de la distribution salariale,
- L’information-communication, où les rémunérations sont nettement plus élevées et où les compétences numériques, la maîtrise de la donnée ou la spécialisation technique sont valorisées dans les grilles salariales.
Cette cartographie rappelle que le salaire dépend autant du métier exercé que du secteur où l’on évolue. Deux salariés au même niveau d’étude et au même âge peuvent afficher des écarts de rémunération importants selon qu’ils travaillent dans la restauration, la construction, l’industrie ou l’écosystème numérique.
4. L’écart femmes-hommes recule, mais reste présent
L’Insee observe aussi un différentiel de rémunération lié au genre. En moyenne, les femmes perçoivent encore 13 % de moins que les hommes dans le secteur privé. Cet écart ne résume pas seulement des différences de temps de travail ou d’ancienneté : il reflète surtout la sous-représentation des femmes dans les strates de rémunération les plus élevées, en particulier les fonctions de direction, les postes très qualifiés dans les technologies de l’information ou encore certaines responsabilités commerciales associées à une part variable élevée.
La dynamique évolue lentement : les salaires féminins progressent en moyenne de 1 %, contre 0,7 % pour les hommes. Cette différence de progression suggère un resserrement progressif des écarts, mais elle ne suffit pas, à ce stade, à effacer les disparités d’accès aux plus hauts revenus ni la répartition inégale des postes à forte responsabilité.
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