Le salaire minimum en Chine ne se limite pas à un chiffre unique et national : il varie selon les provinces, réajusté tous les deux ou trois ans, pendant que Pékin communique chaque printemps les salaires moyens de l’année précédente en distinguant le secteur public et privé. Ces disparités, accentuées par une géographie économique contrastée et des écarts sectoriels notables, permettent de mesurer l’écart entre le saitei gongzi des mégapoles comme Shanghai et celui des provinces de l’intérieur. Voici le salaire moyen en Chine.
Table des matières
Avant d’aborder les niveaux de rémunération en Chine
Chaque province définit son seuil de salaire minimum, révisé régulièrement, sans équivalent national. En parallèle, le National Bureau of Statistics publie des données annuelles sur les salaires moyens en distinguant :
- unités urbaines non privées (administrations, entreprises publiques, multinationales, grandes PME)
- unités urbaines privées (TPE locales, PME chinoises, start-up)
Sachez qu’en France le salaire médian est de 2 735 € par mois.
Niveaux de salaire minimum en 2025 : entre 1 600 et 2 690 CNY
Depuis le 1er mars 2025, plusieurs provinces ont revalorisé leurs planchers salariaux, dessinant une grille où Shanghai occupe le sommet avec 2 690 CNY mensuels (343 €) contre 1 600 CNY (204 €) pour l’Anhui (palier 2).
Province / Ville | SMIC mensuel (CNY) | ≈ en € | SMIC horaire (CNY) | ≈ en € |
---|---|---|---|---|
Shanghai | 2 690 | 343 | 24,0 | 3,1 |
Beijing | 2 570 | 328 | 26,4 | 3,4 |
Shenzhen | 2 360 | 301 | 23,2 | 3,0 |
Hubei, Henan bas | 1 800 | 230 | 18,0 | 2,3 |
Anhui palier 2 | 1 600 | 204 | 16,0 | 2,0 |
Les autorités visent une montée progressive à 3 000 CNY dans les grandes villes d’ici 2028, puis à 1 800 CNY dans toutes les provinces à l’horizon 2030.
Salaires moyens constatés en 2024
En 2024, le salaire moyen dans les unités non privées atteint 124 110 CNY annuels, soit 10 343 CNY par mois (~1 318 €), contre 69 476 CNY annuels dans le privé, soit 5 790 CNY mensuels (~738 €).
Les hausses nominales ont été limitées (+2,8 % dans le non-privé, +1,7 % dans le privé), neutralisées par une inflation faible (+0,2 %) puis par une déflation (-0,1 % en mai 2025).
L’écart reste prononcé entre le salaire minimum et le salaire moyen, le SMIC à Shanghai représentant 26 % du salaire moyen national non privé, contre 17 % dans le Henan, un différentiel plus marqué qu’au Japon ou en Allemagne.
Les zones et secteurs où les salaires sont les plus élevés
La géographie salariale chinoise révèle des écarts nets entre les zones dynamiques et les régions intérieures.
Les salaires moyens non privés dépassent 150 000 CNY annuels dans le Guangdong et à Shanghai, alors qu’ils restent inférieurs à 90 000 CNY dans le Heilongjiang et le Gansu.
Certains secteurs tirent les niveaux de rémunération vers le haut :
- finance : 200 000 CNY/an
- TIC : 178 000 CNY/an
- R&D pharmaceutique : 165 000 CNY/an
Les secteurs du textile et de la restauration se situent en bas de l’échelle, autour de 90 000 à 95 000 CNY par an. L’octroi d’un « 13ᵉ » ou « 14ᵉ » mois reste fréquent, représentant 16 à 18 % du revenu annuel dans le non-privé.
Tendances 2025 : progression des salaires et incertitude sur le pouvoir d’achat
Les négociations salariales de 2025 ont permis des hausses de +5,4 % brutes, pendant que le PIB a progressé de 5,3 % en glissement annuel au premier trimestre.
L’inflation faible (+0,2 %) suivie d’une déflation modérée empêche une véritable amélioration du pouvoir d’achat, malgré les augmentations salariales dans des secteurs comme l’automobile (+7 %).
Selon les prévisions de la PBOC, une hausse réelle de 3 % pourrait être atteinte d’ici fin 2025 si la consommation redémarre.