Le gouvernement s’apprête à présenter un plan pluriannuel de redressement des finances publiques sous l’égide de François Bayrou, tandis que le Premier ministre prépare les esprits à des efforts collectifs face aux contraintes budgétaires. Envisagée par Amélie de Montchalin, l’option d’une « année blanche » gèlerait les dépenses publiques à leur niveau de 2025, sans hausse liée à l’inflation. Ce scénario pourrait affecter directement les retraités, qui attendent chaque année la revalorisation de leurs pensions, élément central de leur pouvoir d’achat. L’incertitude plane, tandis que les associations de retraités s’inquiètent d’une perte sèche, en période de tensions économiques, pour des millions de foyers modestes. Nous vous expliquons si les retraités pourront percevoir une revalorisation des retraites en 2026.
Ce que vous allez découvrir :
Un risque de stagnation des pensions pour les retraités
Normalement alignée sur l’inflation, la revalorisation annuelle des pensions est prévue par le code de la Sécurité sociale, mais le gouvernement conserve la latitude d’opter pour une sous-indexation ou un gel temporaire en fonction des équilibres budgétaires.
Si le scénario du gel est retenu, les pensions pourraient rester inchangées malgré une inflation estimée entre 1,1 % et 1,3 % en janvier 2026, provoquant un manque à gagner direct pour les retraités, notamment ceux dont les revenus sont déjà contraints par les charges incompressibles.
L’Institut des politiques publiques chiffre à 3 milliards d’euros l’économie réalisée sur les pensions en cas de gel, participant aux 5,7 milliards d’euros d’économies envisagées par l’État sur l’ensemble des postes concernés, incluant également les prestations sociales et le barème de l’impôt sur le revenu :
Poste concerné | Gain budgétaire estimé |
---|---|
Pensions de retraite | 3 milliards € |
Barème de l’impôt sur le revenu | 1,4 milliard € |
Prestations sociales | 1,3 milliard € |
Total | 5,7 milliards € |
Sachez que certains retraités vont percevoir une revalorisation en juillet afin de corriger les inégalités pour les carrières incomplètes.
Des répercussions fiscales importantes
Le barème de l’impôt sur le revenu est indexé chaque année sur l’inflation pour éviter un glissement fiscal automatique sur des revenus inchangés.
Avec le gel envisagé, près de 18 millions de foyers fiscaux pourraient voir leur impôt augmenter mécaniquement, sans hausse réelle de revenus, et près de 400 000 contribuables deviendraient imposables, selon les projections de l’Observatoire français des conjonctures économiques.
Les mesures envisagées pourraient inclure :
- Le gel des barèmes fiscaux pour l’ensemble des contribuables
- L’application d’une sous-indexation partielle ciblant certaines catégories
Dans le contexte actuel, cette mesure équivaudrait à une ponction discrète sur les revenus réels, affectant tout particulièrement les retraités dont la pension représente l’essentiel des ressources, sans possibilité d’ajustement par le travail ou une augmentation de revenus.
Une décision attendue avant l’automne
La présentation du plan de François Bayrou devrait précéder le dépôt du projet de loi de finances à l’Assemblée nationale, laissant peu de marges de manœuvre aux retraités pour s’organiser si le gel est confirmé.
Le gouvernement, en recherche de 40 milliards d’euros d’économies, place ainsi les retraités au cœur d’un arbitrage délicat entre la nécessité de résorber les déficits publics et celle de préserver le pouvoir d’achat des plus âgés, dans un contexte de pression inflationniste persistante et de faibles marges pour les budgets des ménages.