Les retraités peuvent déjà anticiper deux revalorisations de leurs pensions dans les mois à venir, sans attendre les arbitrages politiques de la fin d’année. Deux publications de référence diffusées en juin : la Commission des comptes de la Sécurité sociale et l’Insee, permettent d’évaluer les hausses prévisionnelles sur les retraites de base et les complémentaires. Si l’inflation poursuit sa décélération, les ajustements attendus seront bien plus modestes qu’en 2023 ou 2024. Mais à ce stade, les premières estimations orientent vers de légères revalorisations, conformes aux règles en vigueur. Voici ce que les retraités peuvent attendre des deux revalorisations fin 2025 et début 2026.
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Hausse projetée des retraites de base début 2026
Les pensions versées par la Cnav, la SRE, la MSA, la CNRACL ou l’Ircantec sont revalorisées au 1er janvier selon une formule encadrée par le Code de la Sécurité sociale.
Cette formule s’appuie sur la moyenne annuelle des indices des prix à la consommation hors tabac, arrêtée à l’automne.
Selon le rapport publié par la Commission des comptes de la Sécurité sociale, la hausse applicable en janvier 2026 s’élèverait à 1,3 %.
L’Insee, de son côté, table sur une inflation de 1 % sur l’ensemble de l’année 2025. En appliquant la formule réglementaire, cela déboucherait sur une estimation légèrement inférieure, autour de 1,1 %.
Le tableau suivant donne un aperçu de l’incidence de cette revalorisation sur plusieurs niveaux de pension :
Pension brute mensuelle actuelle | Revalorisation estimée (1,3 %) | Montant réévalué au 1er janvier 2026 |
---|---|---|
950 € | +12,35 € | 962,35 € |
1 200 € | +15,60 € | 1 215,60 € |
1 500 € | +19,50 € | 1 519,50 € |
1 800 € | +23,40 € | 1 823,40 € |
Ce mécanisme de revalorisation automatique ne peut être modifié qu’à travers une disposition législative, généralement dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Si le gouvernement tente d’infléchir cette hausse et que le Parlement censure cette initiative, alors la formule réglementaire s’appliquera de facto, comme cela a été observé l’an passé.
La bonne nouvelle est que certaines professions vont profiter d’une revalorisation Agirc-Arrco en juillet et plus particulièrement les carrières discontinues.
Agirc-Arrco : négociations imminentes sur la revalorisation 2025
Concernant les pensions complémentaires du privé, versées par l’Agirc-Arrco, la revalorisation annuelle est attendue pour le mois de novembre 2025.
Elle repose sur l’indice annuel des prix à la consommation hors tabac, auquel s’ajoute un facteur de correction défini par accord interprofessionnel.
L’Insee prévoit pour cet indice une progression de 0,9 % mais depuis 2019, le mécanisme d’ajustement prévoit une décote automatique de 0,40 point, désignée sous le nom de facteur de soutenabilité.
Cette règle vise à préserver les équilibres financiers du régime complémentaire.
Les partenaires sociaux négocieront donc dans une fourchette comprise entre :
- 0,5 % (niveau plancher après application du facteur de soutenabilité)
- 0,9 % (indice brut de référence projeté par l’Insee)
Le taux définitif sera arrêté début octobre à l’issue du conseil d’administration de l’Agirc-Arrco, en fonction de la situation financière du régime et de la trajectoire de ses réserves.
Ces discussions s’annoncent techniques, mais leur issue pèsera directement sur le pouvoir d’achat de près de 13 millions de retraités du privé, dont une large majorité perçoit une part significative de sa pension via ce dispositif complémentaire.