Créer son businessLes chiffres qui dérangent : ce que gagnent réellement les retraités aujourd'hui

Les chiffres qui dérangent : ce que gagnent réellement les retraités aujourd’hui

Le niveau des pensions demeure l’un des indicateurs les plus scrutés pour comprendre la réalité économique des retraités en France. Alors que le système compte près de 17 millions de bénéficiaires, les écarts de revenus selon les régimes, le genre ou la trajectoire professionnelle dessinent un paysage hétérogène. Le dernier rapport de la DREES met en lumière des disparités importantes entre catégories socioprofessionnelles. Derrière la moyenne nationale, chaque régime reflète une histoire sociale distincte et des conditions de vie parfois très contrastées. Voici ce que gagnent réellement nos retraités aujourd’hui.

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Montant moyen des pensions et variations selon les régimes

En 2023, la pension moyenne s’élève à 1 692 € net par mois, tous régimes confondus. Cette somme inclut la pension de base, la complémentaire, la pension de réversion ainsi que les majorations liées aux familles nombreuses. La tendance montre une hausse progressive : 1 662 € en 2022 contre 1 579 € en 2021.

Les différences de revenus sont néanmoins particulièrement marquées selon le régime d’affiliation.

  • Dans le régime général (salariés du privé), la pension de base atteint 734 €, à laquelle s’ajoute en moyenne 527 € via l’Agirc-Arrco
  • Les retraités agricoles perçoivent des montants nettement inférieurs : 272 € pour les salariés, 415 € de base et 132 € complémentaires pour les non-salariés
  • Les fonctionnaires civils de l’État bénéficient de pensions plus confortables, avec une moyenne de 2 223 €
  • Les agents de la CNRACL (collectivités locales et hôpitaux) touchent autour de 1 400 €
  • Les contractuels affiliés à l’Ircantec reçoivent en moyenne 140 €

Les écarts sont parfois vertigineux, avec des retraités condamnés à vivre avec 272 € quand d’autres touchent plus de 2 000 €, selon le régime auquel ils sont affiliés.

Particularités dans les comparaisons entre régimes

Comparer les pensions entre régimes demande une certaine prudence. Les fonctionnaires et les affiliés à certains régimes spéciaux perçoivent une pension unique, sans distinction entre base et complémentaire, contrairement aux salariés du privé. Cette différence structurelle fausse parfois la perception des écarts.

À la fin de l’année 2022, environ 17 millions de retraités bénéficiaient d’un droit direct à une pension en France, soit une progression de 175 000 en un an. Cette hausse s’inscrit dans une dynamique ralentie par rapport à la décennie 2005-2010, où le flux de départs avait été plus soutenu.

Les femmes représentent désormais 53 % des retraités, confirmant leur poids démographique dans la population âgée.

Différences entre hommes et femmes et âge de départ

L’écart entre les pensions perçues par les hommes et celles des femmes demeure important, malgré un recul au fil des années.

En 2023, les femmes touchent en moyenne 1 306 € bruts par mois, contre 2 089 € pour les hommes, soit un différentiel supérieur à 700 €. Cela représente une disparité de 37 %, contre 50 % en 2004.

L’âge moyen de départ s’établit à 62 ans et 9 mois. La répartition par sexe montre un léger décalage : 63 ans et 1 mois pour les femmes contre 62 ans et 5 mois pour les hommes.

Profils contrastés parmi les retraités

La diversité des parcours professionnels se reflète dans les pensions perçues. Les régimes les plus avantageux se concentrent dans la fonction publique d’État et certains régimes spéciaux, tandis que les retraites les plus modestes concernent les agriculteurs non-salariés.

Les professions offrant les pensions les plus élevées regroupent notamment les fonctionnaires civils, avec des montants bruts dépassant 2 200 €, tandis que certains régimes comme celui d’EDF/GDF peuvent atteindre plus de 3 000 €.

À l’opposé, une grande partie du monde agricole demeure fragilisée par des pensions basses, souvent inférieures à 600 € par mois.

Ces disparités traduisent la segmentation persistante du système français, où chaque régime reflète un pan de l’histoire sociale et économique du pays.

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