900 millions d’euros d’erreurs de versement en une seule année : c’est le chiffre avancé par la Cour des comptes dans son rapport 2024 sur la Sécurité sociale. En cause, des erreurs dans le calcul des pensions du régime général, qui concernent plus d’un retraité sur dix. La plupart du temps, ces fautes sont à leur désavantage. Trop souvent, elles passent inaperçues pendant des années, privant les assurés de sommes significatives. Nous vous expliquons pourquoi 1 retraité sur 10 ne perçoit pas la bonne pension de retraite.
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Des calculs erronés dans une pension sur dix
La Cour des comptes dresse un constat sans ambages : 10,5 % des pensions attribuées en 2024 comportent au moins une erreur.
Ces écarts ne relèvent pas de détails administratifs, mais altèrent directement le montant de la retraite versée. Dans l’écrasante majorité des cas, les montants sont sous-estimés, sans que les assurés en soient avertis.
La Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), qui gère le régime général, est principalement concernée.
Une erreur de 20 euros mensuels non corrigée sur une durée standard de 25 ans revient à 6 000 euros de perte sèche pour un retraité.
Un impact financier majeur, qui s’ajoute aux incertitudes sur l’évolution du pouvoir d’achat des seniors et qui représente 900 millions d’euros de pensions disparus en 2024.
Voici les erreurs les plus fréquentes sur les pensions de retraite :
Type d’anomalie | Fréquence observée | Conséquence pour le retraité |
---|---|---|
Trimestres non validés | Fréquente | Pension minorée |
Salaire moyen mal calculé | Courante | Baisse du montant mensuel |
Erreur sur durée d’assurance | Répétée | Report du départ ou réduction due |
Des contrôles inégaux entre les caisses régionales
Le rapport dénonce également la fragilité des dispositifs de contrôle internes. Si le taux d’erreur a légèrement baissé par rapport à 2023 (12,4 %), les Carsat appliquent encore des méthodes hétérogènes pour vérifier les dossiers.
Résultat : l’efficacité des corrections varie fortement selon la région.
Les défaillances observées s’expliquent principalement par :
- L’absence de cadre méthodologique commun entre les caisses
- Des effectifs insuffisants pour traiter l’ensemble des liquidations
- Une supervision comptable lacunaire, souvent déléguée à des services déjà saturés
Les pensions provisoires, versées en attendant la finalisation des calculs, concentrent une grande part des erreurs. Trop souvent, ces montants transitoires deviennent définitifs sans nouvelle vérification.
L’initiative personnelle, seul rempart contre les erreurs
Faute de contrôle systématique, les retraités doivent eux-mêmes veiller à l’exactitude de leur dossier. Une démarche complexe, mais nécessaire.
Vérifier son relevé de carrière et faire valider ses trimestres manquants reste l’un des seuls moyens d’éviter les écarts de versement.
Quelques outils à disposition :
- L’assurance retraite.fr, qui permet de consulter ses droits acquis et simuler le montant prévisionnel
- Les entretiens en caisse, utiles pour signaler toute incohérence ou document manquant
Sans intervention volontaire, les erreurs peuvent rester invisibles pendant des décennies, au détriment de la pension globale.
Ce rapport confirme une réalité que nombre de retraités découvrent tardivement, une fois le versement enclenché et rarement révisé.