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Une mesure discrète sur la CSG va provoquer une baisse de pension pour 5 millions de retraités

La Contribution sociale généralisée va peser plus lourd sur les pensions. En raison du gel du barème prévu pour 2026, près de cinq millions de retraités verront leur taux grimper à 8,3 %, soit le plafond légal. Cette décision, issue d’une « année blanche » budgétaire, entraînera une hausse mécanique des prélèvements sans amélioration du revenu net. En maintenant les seuils fiscaux dans un contexte d’inflation, le gouvernement déclenche un glissement silencieux vers le taux plein. Décryptage.

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Une année fiscale gelée aux effets directs sur les pensions

L’année 2026 sera marquée par l’absence de revalorisation des seuils fiscaux. Ce gel du barème de la CSG, inscrit dans le projet de loi de finances, signifie que les paliers resteront fixés à leur niveau de 2025.

L’inflation de 2 % enregistrée par l’Insee en 2024 aurait dû entraîner un ajustement. En son absence, les retraités dont le revenu fiscal de référence (RFR) a légèrement progressé franchiront plus facilement une tranche supérieure. Leur taux de prélèvement augmentera sans que leur niveau de vie s’améliore réellement.

Le gouvernement présente cette mesure comme un effort de stabilisation budgétaire, mais pour les retraités, elle se traduira par une perte de pouvoir d’achat et un alourdissement de la contribution sociale.

Les différents taux de CSG appliqués aux retraites

La CSG s’applique à tous les revenus, y compris les pensions, selon un barème progressif. En 2026, les seuils resteront identiques à ceux de 2025, malgré l’inflation.

Taux de CSGPersonne seule – Revenu fiscal annuelCouple – Revenu fiscal annuelSituation
0 %Moins de 12 817 €Moins de 19 660 €Exonération totale
3,8 %Jusqu’à 16 755 €Jusqu’à 25 702 €Taux réduit
6,6 %Jusqu’à 26 002 €Jusqu’à 39 886 €Taux médian
8,3 %Au-delà de 26 002 €Au-delà de 39 886 €Taux plein

Une revalorisation des seuils aurait permis d’atténuer les effets de l’inflation. Leur maintien accroît le risque de basculement dans une tranche supérieure pour de nombreux foyers, parfois pour quelques dizaines d’euros de revenu en plus.

Des conséquences concrètes pour les retraités modestes

Les retraités aux revenus limités seront les plus touchés. Certains, jusqu’ici exonérés, deviendront imposables ; d’autres passeront d’un taux réduit à un taux médian ou plein.

Sans gel du barème, les seuils auraient évolué ainsi :

  • Exonération jusqu’à 13 073 € pour une personne seule et 20 054 € pour un couple
  • Taux réduit jusqu’à 17 089 € (seul) et 26 216 € (couple)
  • Taux médian jusqu’à 26 523 € (seul) et 40 683 € (couple)

Cette absence d’actualisation conduit à une érosion du pouvoir d’achat : les retraités modestes, déjà fragilisés par la hausse des prix, verront leur revenu net diminuer à revenu brut constant.

Cet effet d’« entonnoir fiscal » se traduira par une hausse de la contribution pour plusieurs centaines de milliers de foyers. Selon l’Insee, 5,1 millions de retraités sont déjà soumis au taux plein de 8,3 %, un chiffre appelé à croître en 2026 si la mesure est maintenue.

Une stratégie budgétaire perçue comme une hausse déguisée

Le gel du barème de la CSG s’inscrit dans une politique de rigueur budgétaire. Officiellement, le gouvernement n’augmente pas les taux ; dans les faits, il accroît ses recettes fiscales sans le dire ouvertement.

Cette mesure s’ajoute à l’amère déception des retraités face à une revalorisation Agirc-Arrco tant attendue, renforçant le sentiment que les revenus de pension subissent une pression continue.

Ce mécanisme, qui repose sur la non-indexation, brouille la lisibilité du système et alimente la méfiance des retraités. Pour les associations de seniors comme la Confédération française des retraités (CFR), cette méthode revient à faire des pensions une variable d’ajustement budgétaire.

Elle risque d’accentuer le sentiment d’injustice et la tension entre générations, dans un contexte où la stabilité des revenus de retraite demeure un enjeu central.

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