Voyager en train ou covoiturer peut désormais rapporter des jours de repos. Certaines entreprises françaises proposent à leurs salariés un nouveau type de congé : le TTR, pour Temps de Trajet Responsable. L’objectif : valoriser les mobilités durables par une reconnaissance concrète, sous forme de jours d’absence supplémentaires. Ce dispositif, encore informel et réservé aux structures volontaires, s’inscrit dans une logique de transformation des politiques internes de ressources humaines. Il suscite déjà l’intérêt croissant de directions soucieuses d’intégrer la transition écologique dans leurs pratiques. Encore peu répandu, le TTR amorce une nouvelle façon de penser la récompense en entreprise, on vous explique tout sur ces possibles deux jours de congés supplémentaires.
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De quoi parle-t-on lorsqu’on évoque le congé TTR ?
Les TTR sont des jours de congés additionnels attribués aux salariés qui choisissent des modes de transport peu carbonés pour leurs trajets personnels longue distance.
L’initiative, née en janvier 2023 au sein de l’entreprise Ubiq, repose sur un principe de valorisation individuelle : les collaborateurs qui adoptent des comportements vertueux en matière de mobilité peuvent bénéficier d’un maximum de deux jours par an, utilisables en journées entières ou en demi-journées.
La logique est incitative : l’entreprise récompense un effort écologique réalisé hors du cadre professionnel, en offrant un levier supplémentaire de repos.
Ces jours s’ajoutent au compteur classique des congés payés ou des RTT, sans s’y substituer.
Savez-vous qu’une nouvelle réforme prévoit 2 jours de congés supplémentaires? Cela pourrait s’appliquer lors de catastrophe naturelle.
Qui peut en bénéficier et sous quelles conditions ?
Ce dispositif, totalement facultatif, dépend de l’adhésion volontaire des employeurs et rien dans la législation actuelle n’en encadre l’application.
Ce sont donc les entreprises qui fixent les conditions d’attribution et les modalités de contrôle.
La plupart d’entre elles imposent aux salariés de présenter une preuve de leur trajet pour valider la demande.
Pour qu’un TTR soit accordé, plusieurs critères sont généralement exigés :
- Le trajet doit durer au moins 6 heures aller-retour cumulées
- Le moyen de transport utilisé doit être jugé écologique : train, bus longue distance, vélo, covoiturage ou toute solution bas carbone équivalente
- Une preuve d’achat, facture ou justificatif daté est nécessaire
Le dispositif ne fait aucune distinction de statut : CDI, CDD, alternants et stagiaires peuvent potentiellement y prétendre, dès lors que l’entreprise le met en place.
Cette universalité interne constitue un levier d’inclusion et de cohérence dans les politiques RH durables.
Quelle reconnaissance pour ces congés dans l’organisation du travail ?
En l’absence de cadre légal, les TTR relèvent du domaine extra-conventionnel. Leur existence dépend d’une politique interne propre à chaque structure.
Cela n’empêche pas leur reconnaissance en tant que jours d’absence officiels, à condition qu’ils soient intégrés dans les procédures de validation usuelles (demande via logiciel RH, validation hiérarchique, etc.).
L’un des intérêts du dispositif est qu’il ne modifie pas les droits acquis, mais les complète. Les TTR peuvent être posés selon les mêmes modalités que les congés traditionnels.
Voici une comparaison entre les différents types de congés :
| Type de congé | Fondement juridique ou interne | Conditions principales | Durée maximum | Valorisation RH |
|---|---|---|---|---|
| Congés payés | Code du travail | 2,5 jours ouvrables par mois travaillé | 30 jours ouvrables/an | Repos annuel |
| RTT | Accord collectif / entreprise | Temps travaillé au-delà de 35h hebdomadaires | Variable | Compensation d’heures |
| Congés pour événements | Code du travail / conventions | Mariage, décès, déménagement, etc. | 1 à 5 jours selon cas | Soutien ponctuel |
| TTR | Initiative interne volontaire | Trajet ≥ 6h avec mode de transport bas carbone | Jusqu’à 2 jours/an | Valorisation d’un geste écologique |
En inscrivant les déplacements durables dans une logique de récompense concrète, les TTR esquissent une évolution silencieuse mais structurante dans la culture salariale.
Ils traduisent une volonté de faire du comportement individuel un levier collectif d’amélioration.
