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Se rendre au travail malade n’impressionne plus grand monde : la fin du mythe de l’employé qui « tient bon »

Dans les bureaux comme dans les usines, une scène familière se répète : un salarié fiévreux s’installe à son poste, le mouchoir à portée de main, persuadé de montrer un zèle exemplaire. Ce comportement, encore valorisé dans certaines entreprises françaises, tend pourtant à être remis en question. Les réseaux sociaux, les enquêtes d’opinion et même certaines études médicales soulignent les risques pour la santé individuelle et collective. La culture du présentéisme vacille, laissant place à une interrogation plus large : que signifie vraiment l’engagement au travail ? Décryptage.

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Une habitude longtemps perçue comme un signe de dévouement

Pendant des décennies, déclarer que l’on n’avait jamais pris un jour d’arrêt maladie relevait presque du titre de gloire. Certains salariés n’hésitaient pas à se vanter d’avoir continué à travailler malgré une grippe ou une infection. Dans l’imaginaire collectif, l’employé qui « tient bon » incarne une forme de loyauté professionnelle.

Mais cette représentation est de plus en plus contestée. Se rendre au bureau malade n’impressionne plus grand monde et tend même à agacer collègues et supérieurs hiérarchiques. Aux États-Unis, l’organisation Talker Research a interrogé 2 000 salariés : à peine un quart estime encore que cette attitude séduit la hiérarchie.

Le rejet croissant du présentéisme sur les réseaux sociaux

Les plateformes numériques amplifient la critique de ce comportement. Sur TikTok, la créatrice Delaney Rowe a notamment tourné en dérision une collègue fictive arrivant en réunion avec un bracelet d’hôpital, persuadée de se sacrifier pour son entreprise. Visionnée plus de 2,3 millions de fois, cette vidéo illustre une lassitude largement partagée.

Dans les sections de commentaires, plusieurs tendances se dégagent :

  • Un rejet clair des risques de contagion, jugés irresponsables dans un environnement collectif
  • Une exaspération face aux collègues qui valorisent leur « courage » au détriment des autres
  • Une revendication croissante du droit à utiliser ses congés maladie, qu’il s’agisse de se soigner ou simplement de récupérer

La dénonciation du présentéisme est ainsi devenue un sujet d’expression publique, où l’humour sert de levier pour remettre en cause une norme encore trop répandue.

Des données qui confirment une évolution des mentalités

Les résultats de Talker Research dressent un panorama intéressant des comportements liés à la maladie au travail :

Comportement face à la maladiePourcentage de salariés interrogésInterprétation
Préfèrent rester chez eux lorsqu’ils sont malades33 %La norme du « tenir bon » recule significativement
Pensent qu’aller travailler malade est encore valorisé par la hiérarchie25 %Une minorité croit à l’impact positif de ce comportement
Considèrent que se présenter malade n’est plus une qualité31 %L’attitude est jugée dépassée, voire nuisible

Ces données, bien qu’américaines, traduisent une tendance perceptible en Europe, où les débats sur la qualité de vie au travail et le bien-être en entreprise occupent désormais une place centrale.

La remise en cause d’un héritage culturel

Dans de nombreux secteurs, la croyance selon laquelle un salarié malade prouve sa valeur en venant travailler demeure. Elle s’explique par un héritage culturel mêlant valorisation du courage et peur de paraître « faible » devant ses supérieurs.

Mais la pandémie de Covid-19 a rebattu les cartes. La prise de conscience des risques sanitaires a rendu ce comportement beaucoup moins tolérable. Dans certaines entreprises, il est désormais explicitement demandé de rester chez soi dès l’apparition de symptômes.

D’autant qu’en France, un salarié peut, sous conditions, conserver 100% de son salaire en arrêt maladie, ce qui réduit l’incitation à se présenter malgré une mauvaise santé.

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