La tension monte chez Rockstar Games. Trente-quatre employés ont été licenciés du jour au lendemain, officiellement pour avoir diffusé des informations confidentielles sur un serveur Discord. Mais selon plusieurs sources internes, il s’agirait d’une opération de représailles contre des salariés impliqués dans des discussions syndicales. Un épisode qui relance les inquiétudes sur les pratiques managériales et la surveillance numérique dans l’industrie du jeu vidéo. Décryptage.
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Des “fuites” utilisées comme prétexte
Rockstar affirme que les employés ont enfreint leur clause de confidentialité en partageant des données internes via un salon Discord privé. L’entreprise évoque des “informations sensibles” échangées sans autorisation. Mais les enquêtes menées par plusieurs médias spécialisés racontent une autre histoire.
Les messages concernaient surtout des sujets internes :
- Comparaisons de salaires entre services
- Critiques sur les nouvelles règles imposées sur Slack
- Discussions autour des conditions de travail
Aucune trace de code source ou d’informations liées à GTA 6. Pour beaucoup, cette affaire relève moins d’une fuite que d’un prétexte pour sanctionner des salariés trop revendicatifs.
Une source proche du dossier parle d’une “punition exemplaire” visant à dissuader toute forme d’organisation collective.
Des licenciements ciblés sur les membres syndiqués
Les profils des salariés licenciés renforcent cette hypothèse. La plupart appartenaient à des groupes affiliés à l’IGWB (Independent Game Workers Branch) ou participaient à des initiatives syndicales internes. Plusieurs témoignages évoquent une surveillance accrue des discussions privées et une volonté délibérée de “nettoyer” les rangs militants.
L’IGWB a réagi rapidement, déposant plainte pour licenciement abusif et dénonçant une atteinte grave à la liberté d’association. Le syndicat accuse Rockstar d’avoir mené une véritable “chasse aux sorcières numérique”, en exploitant des échanges privés pour construire des dossiers disciplinaires.
Une affaire qui dépasse le cadre de l’entreprise
Face à l’ampleur de l’affaire, plusieurs députés britanniques ont demandé l’ouverture d’une enquête parlementaire. Le scandale intervient dans un contexte où la syndicalisation progresse dans l’industrie, notamment chez Activision Blizzard et Ubisoft. En sanctionnant aussi brutalement, Rockstar risque d’envoyer un signal dissuasif à l’ensemble du secteur.
Des répercussions possibles sur GTA 6
Cette crise sociale survient à un moment critique pour Rockstar. La production de GTA 6 approche de sa phase finale, et le licenciement de 34 employés, dont plusieurs développeurs expérimentés, pourrait désorganiser certains pôles. Plusieurs départs volontaires auraient déjà suivi, accentuant la pression sur les équipes restantes.
| Pôle concerné | Effets observés | Risques à court terme |
|---|---|---|
| Équipe narrative | Perte de scénaristes clés | Retards d’écriture et de validation |
| Département technique | Réorganisation forcée | Coordination plus lente entre studios |
| Ressources humaines | Recrutements gelés | Charge accrue pour les équipes restantes |
| Communication interne | Surveillance renforcée | Climat de méfiance généralisé |
Si les tribunaux confirment le caractère abusif des licenciements, la facture s’annonce lourde. Mais au-delà des conséquences financières, le tort moral semble déjà irréversible. Pour un studio qui bâtit ses univers sur la liberté et la contestation, voir ses propres employés réduits au silence laisse une empreinte difficile à effacer.
Je m’intéresse aux questions économiques, à la vie des entreprises et aux enjeux liés à la retraite. À travers mes articles, je décrypte l’actualité du monde du travail et du patrimoine, avec l’objectif d’apporter des informations claires, pratiques et utiles à celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre les évolutions du système économique et leurs impacts sur leur quotidien.
