Discrets mais omniprésents, les conducteurs de voitures-radar sillonnent désormais l’ensemble du territoire. Ces salariés, employés par des sociétés privées sous contrat avec l’État, assurent la conduite de véhicules équipés pour contrôler automatiquement la vitesse des automobilistes. La fonction, nouvelle dans le paysage professionnel français, s’exerce dans des conditions strictes et selon un protocole bien encadré. Alors que de nouvelles campagnes de recrutement se multiplient, certaines entreprises publient des offres précises qui permettent d’évaluer le revenu mensuel associé. À quoi ressemble concrètement cette activité salariale et quelle rémunération peut-on en attendre ?
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Fonctionnement des véhicules-radar confiés à des conducteurs privés
Depuis le début de l’année 2025, les véhicules-radar opérés par délégation se sont implantés dans de nombreuses régions, après une phase initiale concentrée sur l’ouest et le nord de la France.
Le dispositif a récemment été élargi à l’Occitanie, à la région PACA et à l’Auvergne-Rhône-Alpes, avec plus d’une centaine de véhicules supplémentaires mis en circulation.
Ces voitures n’ont rien d’autonome, chaque jour, un conducteur salarié en assure la tournée, sur un itinéraire planifié par un superviseur.
Le rôle consiste à suivre scrupuleusement le parcours établi, à respecter les règles de circulation, et à garantir le bon fonctionnement de l’appareil embarqué de contrôle automatisé. Le salarié n’intervient ni dans l’identification des infractions ni dans leur traitement.
Les profils recherchés présentent les critères suivants :
- Permis B depuis au moins trois ans
- Solde minimum de dix points
- Maîtrise du code de la route et comportement irréprochable au volant
Les annonces ne mentionnent pas le terme “radar” mais décrivent la mission comme une « tournée régionale à bord d’un véhicule équipé d’un dispositif mobile de terrain ». L’euphémisme ne masque guère la finalité réelle du poste.
Ce poste peut ne pas plaire à tous les salariés comme d’autres métiers lucratifs que personne ne veut faire comme par exemple éboueur.
Rémunération pratiquée dans les offres les plus récentes
Certaines sociétés délégataires, comme Fareco, Mobiom ou Atos Surveillance, publient des offres explicites sur les plateformes d’emploi.
Une annonce consultée à la mi-juillet, pour des postes à Angers, Besançon, Pau ou Mérignac, affiche une rémunération structurée en deux composantes : 1 870 euros bruts de base et 250 euros bruts de prime mensuelle fixe.
Voici la ventilation détaillée des montants annoncés :
| Éléments de la rémunération | Mensuel brut | Mensuel net estimé | Annuel brut |
|---|---|---|---|
| Salaire de base | 1 870 € | ≈ 1 455 € | 22 440 € |
| Prime fixe | 250 € | ≈ 195 € | 3 000 € |
| Total global | 2 120 € | ≈ 1 650 € | 25 200 € |
| Indemnités repas | Variables | Variables | Variables |
Le temps de conduite effectif n’est pas systématiquement précisé. D’après des données communiquées par le ministère de l’Intérieur en 2020, il s’élèverait à environ 5h30 par jour, sur des amplitudes pouvant inclure les nuits, week-ends et jours fériés.
Les plages horaires sont donc fragmentées et modulables selon les besoins opérationnels du prestataire.
Écarts et comparaison avec les moyennes antérieures
En 2021, la Ligue de défense des conducteurs estimait que le revenu brut annuel moyen pour un conducteur de voiture-radar était de 22 000 euros, soit 1 429 euros nets mensuels à l’époque.
En tenant compte de la progression modérée des salaires sur quatre ans, le montant actuel estimé de 1 650 euros nets paraît cohérent avec l’évolution observée.
Les écarts entre entreprises restent limités : bien que toutes ne communiquent pas le détail des salaires, les quelques offres publiques suggèrent une homogénéité des niveaux de rémunération.
Aucune majoration n’est mentionnée en cas de travail de nuit ou durant les jours fériés, ce qui laisse supposer une grille forfaitaire sans modulation horaire visible.
Le métier de conducteur de voiture-radar reste peu visible mais bien installé dans le paysage professionnel français. Il offre une rémunération modeste mais stable, sans exigence de diplôme, et s’adresse à des candidats rigoureux au volant.