Avec le gel annoncé des pensions, la fin de l’abattement fiscal de 10 % et une possible hausse de la CSG pour les revenus élevés, le projet de loi de finances pour 2026 inquiète une majorité de retraités. Selon les estimations, près de 9 retraités sur 10 pourraient voir leur niveau de vie reculer, parfois de plusieurs centaines d’euros par an. Votre pouvoir d’achat en danger en 2026 ? Voyons ensemble ce que révèle le nouveau budget.
Ce que vous allez découvrir :
Pensions gelées : une année blanche qui pèse lourd
Le gouvernement prévoit une « année blanche » pour les pensions : aucune revalorisation ne sera appliquée en 2026, quel que soit le niveau d’inflation.
Cette mesure de rigueur, inédite depuis des décennies, vise à alléger le déficit public mais entraînera une perte automatique de pouvoir d’achat, en particulier si les prix continuent de grimper.
Aucune compensation n’est prévue pour rattraper ce gel. Le revenu réel des retraités baissera donc, même si les montants perçus restent constants. Ce sont les dépenses courantes — alimentation, énergie, santé — qui seront directement impactées.
Abattement fiscal remplacé : une réforme qui pénalise les pensions moyennes et supérieures
Depuis des années, les pensions de retraite bénéficient d’un allègement fiscal automatique, plafonné à 4 400 €, qui permet de réduire la base imposable. Ce dispositif disparaîtra en 2026, au profit d’une nouvelle déduction fiscale de 2 000 € pour remplacer l’abattement de 10 %.
Ce changement modifie la fiscalité selon les niveaux de pension :
- Inférieur à 20 000 € / an : le forfait peut être neutre ou avantageux.
- Supérieur à 20 000 € / an : perte progressive. Par exemple, un retraité à 30 000 € verra son abattement passer de 3 000 € à 2 000 €.
Résultat : un impôt sur le revenu en hausse pour les classes moyennes supérieures et les couples percevant de bonnes retraites, avec un manque à gagner pouvant atteindre 200 à 500 € par an, voire davantage.
Cotisations sociales : une CSG potentiellement alourdie pour les foyers aisés
La Contribution sociale généralisée (CSG) pourrait être revue à la hausse pour les retraités aux revenus élevés. Si aucune hausse n’est prévue pour les profils modestes, les tranches supérieures pourraient connaître une majoration de 1 à 1,5 point, selon les pistes actuellement évoquées.
Objectif annoncé par Bercy : préserver les pensions faibles et renforcer la contribution des plus aisés. Cette hausse s’ajouterait au gel des pensions et à la réforme de l’abattement, réduisant encore les montants réellement perçus par les retraités concernés.
Retraités visés : une fiscalité recentrée sur les profils les mieux dotés
Les mesures du budget 2026 ciblent les foyers jugés confortables, à partir de 20 000 € de pension annuelle.
Les couples cumulant de bons revenus seront les plus impactés par le triptyque gel fiscal / forfait / CSG. Pour ces profils, la perte annuelle pourrait atteindre 5 à 10 % de revenus disponibles.
À l’inverse, quelques retraités modestes, vivant seuls, pourraient tirer un faible avantage du forfait fiscal, mais sans que cela compense l’effet inflationniste de l’année blanche.
Ces arbitrages suscitent un débat sur la justice fiscale : entre redistribution assumée et sentiment de pénalisation, les lignes bougent dans un contexte de rigueur budgétaire. Le pouvoir d’achat des retraités, jusqu’ici préservé dans les grandes réformes, entre désormais dans une zone de turbulence durable.
Je m’intéresse aux questions économiques, à la vie des entreprises et aux enjeux liés à la retraite. À travers mes articles, je décrypte l’actualité du monde du travail et du patrimoine, avec l’objectif d’apporter des informations claires, pratiques et utiles à celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre les évolutions du système économique et leurs impacts sur leur quotidien.