À partir de 65 ans, bien vivre chez soi suppose un budget de plus en plus conséquent, selon une étude menée par Retraite.com et Silver Alliance. La hausse des prix, l’alourdissement des dépenses de santé et le coût croissant des services d’aide à domicile compliquent le quotidien des seniors. Le maintien à domicile reste pourtant le choix privilégié des retraités, symbole d’autonomie et de confort. Mais derrière ce souhait largement partagé, la question financière devient centrale, alors que les dépenses liées à l’âge continuent de progresser. Voici l’analyse complète du budget nécessaire pour bien vivre après 65 ans.
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Un budget en hausse pour vieillir sereinement chez soi
En 2025, le coût annuel moyen du « bien vieillir à domicile » atteint 15 487 euros. L’étude repose sur plus de 200 devis couvrant 19 produits et services : mutuelle, portage de repas, aide ménagère, transport, ou aménagement du logement.
| Tranche d’âge | Budget mensuel 2024 | Budget mensuel 2025 | Évolution |
|---|---|---|---|
| 65 à 75 ans | 704 € | 719 € | +2,1 % |
| 75 à 85 ans | 912 € | 937 € | +2,7 % |
| Plus de 85 ans | 2 165 € | 2 216 € | +2,3 % |
Ces dépenses s’ajoutent aux charges habituelles — logement, énergie, alimentation — et reflètent un vieillissement accompagné de besoins nouveaux en matière de soins et de confort.
Une population vieillissante face à un système sous tension
La France comptera 20 millions de personnes âgées de plus de 60 ans d’ici 2030, dont 6,1 millions de plus de 75 ans.
Un vieillissement qui met déjà à l’épreuve le système de prise en charge. Ludovic Herschlikovitz, fondateur de Retraite.com, souligne que « cette période de vie prolongée s’accompagne de nouveaux besoins pour vivre en bonne santé chez soi ».
Selon l’Observatoire Asac-Fapes, deux tiers des plus de 65 ans possèdent un contrat d’assurance-vie, signe d’une volonté de préserver leur niveau de vie et leur patrimoine. Pourtant, 49 % des actifs se disent inquiets pour leur future retraite, craignant une baisse de leur pouvoir d’achat dans un climat économique instable.
Les retraités sont eux aussi inquiets pour leur pouvoir d’achat, face à la hausse continue des dépenses liées à la santé et à la dépendance.
Santé et mutuelle : le cœur des dépenses à partir de 65 ans
Entre 65 et 75 ans, les retraités restent souvent actifs mais doivent assumer des frais de mutuelle importants, suivis par les services à domicile en hausse de 5,8 %.
De 75 à 85 ans, les déplacements diminuent, mais les besoins d’assistance augmentent : entretien du logement, repas livrés, aide personnelle. Les équipements médicaux et de confort voient leurs tarifs grimper à un rythme proche de l’inflation.
Au-delà de 85 ans, la dépendance devient le principal poste de dépenses. L’aide à domicile, la garde de nuit et les soins spécifiques pèsent lourd, même si certains équipements comme les prothèses auditives ou l’aménagement du logement se stabilisent grâce au 100 % Santé et à MaPrimeAdapt’. Les cotisations de mutuelle progressent encore de plus de 7 %.
Voici les cotisations mensuelles moyennes selon l’âge :
- Entre 65 et 69 ans : 79 €
- Entre 70 et 74 ans : 89 €
- Entre 80 et 84 ans : 111 €
- Entre 85 et 89 ans : 119 €
Vie à domicile ou Ehpad : un écart de coût considérable
Vivre chez soi demeure le choix privilégié des seniors, mais le coût augmente avec la dépendance. En comparaison, une place en Ehpad atteignait 2 310 euros par mois en 2023, selon la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), soit une hausse de plus de 15 % en cinq ans.
Si rester à domicile reste moins coûteux qu’une institution, la différence se réduit avec l’âge. Le maintien à domicile, synonyme d’indépendance, devient ainsi un enjeu financier majeur pour une génération confrontée à la hausse des prix de la santé et à la fragilisation du pouvoir d’achat.
Je m’intéresse aux questions économiques, à la vie des entreprises et aux enjeux liés à la retraite. À travers mes articles, je décrypte l’actualité du monde du travail et du patrimoine, avec l’objectif d’apporter des informations claires, pratiques et utiles à celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre les évolutions du système économique et leurs impacts sur leur quotidien.
