À partir de septembre, un assouplissement des conditions d’aménagement de fin de carrière est prévu, permettant aux salariés proches de la retraite de diminuer progressivement leur temps de travail sans pour autant basculer brutalement vers l’inactivité. Ce dispositif, qui s’inscrit dans le cadre d’un projet de loi présenté le 7 mai par la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, vise à encourager l’usage de la retraite progressive en facilitant les démarches et en garantissant davantage de droits aux salariés. Le gouvernement souhaite ainsi lever les obstacles qui freinent l’adoption de ce dispositif en France, où à peine 0,5 % des retraités l’utilisent chaque année. Voici ce que vous devez savoir sur les nouvelles dispositions de la retraite progressive qui sera effective en septembre.
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Aménagement du temps de travail : des refus désormais encadrés
L’un des principaux freins à la retraite progressive provient de la réticence des employeurs à accepter les demandes de réduction du temps de travail. Aujourd’hui, un salarié souhaitant passer à 80 % d’heures travaillées peut se voir opposer un refus sans explication.
Dès septembre, cette situation évoluera et le projet de loi impose aux employeurs de justifier leur décision en cas de refus d’un aménagement de temps de travail.
Deux motifs principaux pourront être invoqués :
- Perturbation organisationnelle : démontrer que l’absence partielle du salarié compromettrait le fonctionnement du service
- Difficulté de remplacement : prouver l’impossibilité de recruter pour pallier la réduction du temps de travail
En l’absence de justifications solides, l’employeur devra accepter la demande. Cette évolution vise à faciliter l’accès à la retraite progressive en allégeant les contraintes administratives et en réduisant les blocages injustifiés.
Si vos revenus sont trop faibles à la retraite, ne passez pas à côté de cette aide de 1034€ par mois souvent méconnue.
Des primes de départ fractionnées pour limiter les pertes de revenus
La réduction du temps de travail en fin de carrière entraîne une baisse de la rémunération, souvent difficile à assumer.
Pour pallier cette perte, la réforme permet aux salariés d’anticiper le versement de leur prime de départ à la retraite, grâce à un accord d’entreprise qui répartit cette prime sur plusieurs mois.
Par exemple, un plombier ayant 30 ans d’ancienneté et décidant de réduire son activité à 70 % dès janvier 2026 pourra percevoir chaque mois une partie de sa prime de départ.
Plutôt que d’attendre la cessation totale d’activité pour recevoir ses deux mois d’indemnité, il bénéficiera d’une rémunération complémentaire tout au long de cette période de transition.
Cette modulation vise à sécuriser les revenus des salariés tout en leur offrant la possibilité de travailler moins sans sacrifier leur stabilité financière.
Un calendrier clair pour une mise en application rapide
Le projet de loi sera examiné au Sénat dès le 5 juin, puis soumis à l’Assemblée nationale pour une adoption rapide.
Si le calendrier est respecté, les mesures entreront en vigueur dès septembre 2025. Cette échéance coïncidera avec la généralisation de la retraite progressive à tous les salariés et fonctionnaires dès 60 ans, offrant ainsi une alternative plus flexible aux fins de carrière.
Voici un tableau récapitulatif de l’évolution des droits liés à la retraite progressive :
Mesure | Avant septembre 2025 | À partir de septembre 2025 |
---|---|---|
Demande de temps partiel | Soumise au bon vouloir de l’employeur | Justification obligatoire en cas de refus |
Versement de la prime de départ | En une fois, au départ définitif | Fractionné pour compenser la baisse de revenus |
Accès à la retraite progressive | Réservé à certains salariés | Ouvert à tous dès 60 ans |
Application | Variable selon les entreprises | Uniformisée, réglementée par la loi |