Le projet de loi de finances pour 2026 devait profondément modifier la fiscalité des pensions, mais un vote décisif du Sénat a réorienté le dispositif. Le gouvernement souhaitait supprimer l’abattement de 10 % sur les retraites au profit d’un forfait fixe de 2 000 €, ce qui aurait alourdi l’impôt pour une large partie des retraités. Finalement, les sénateurs ont choisi de maintenir le principe proportionnel, tout en abaissant le plafond de l’abattement à 3 000 €. Résultat : les pensions jusqu’à environ 2 500 € par mois ne seront pas touchées, tandis que celles qui dépassent ce seuil verront leur avantage fiscal réduit. Décryptage.
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Un abattement de 10 % menacé
Jusqu’à présent, chaque retraité bénéficie d’une réduction automatique de 10 % sur le montant annuel de sa pension, dans la limite de 4 399 €. Cet abattement, qui diminue le revenu imposable, favorise largement les ménages aux retraites moyennes.
Le gouvernement entendait le remplacer par un forfait annuel retraite de 2 000 € par contribuable, identique pour tous. Une mesure présentée comme plus juste, mais qui aurait en réalité pénalisé les pensions comprises entre 2 000 et 3 000 € par mois, dont la réduction actuelle dépasse les 2 000 €.
Le compromis voté au Sénat
Lors de l’examen du budget, la majorité sénatoriale a proposé une alternative. Le rapporteur général Jean-François Husson a suggéré de conserver l’abattement de 10 %, tout en abaissant son plafond. Un amendement porté par la sénatrice Christine Lavarde (LR) a finalement fixé ce plafond à 3 000 €, au lieu des 4 399 € actuels.
Cette formule vise à préserver les retraites modestes et moyennes, tout en limitant l’avantage pour les revenus plus élevés. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a salué cette approche, estimant qu’elle « maintient la proportionnalité tout en corrigeant les excès du dispositif actuel ».
- Jusqu’à 2 500 € de pension mensuelle : abattement inchangé, impôt stable
- Au-delà de 2 500 € : abattement plafonné à 3 000 €, soit une réduction de l’avantage fiscal
Ce que cela change pour les retraités
Avec un plafond fixé à 3 000 €, les retraités dont la pension n’excède pas 2 500 € par mois (soit 30 000 € par an) continueront à bénéficier intégralement de l’abattement de 10 %.
En revanche, ceux dont la pension dépasse ce seuil verront leur avantage fiscal réduit, puisque la déduction maximale ne pourra plus excéder 3 000 €, même si 10 % de leur pension représenterait davantage.
| Pension mensuelle | Abattement actuel (10 %, plafond 4 399 €) | Abattement après réforme (plafond 3 000 €) | Évolution |
|---|---|---|---|
| 2 000 € (24 000 €/an) | 2 400 € | 2 400 € | Inchangé |
| 2 500 € (30 000 €/an) | 3 000 € | 3 000 € | Inchangé |
| 3 000 € (36 000 €/an) | 3 600 € | 3 000 € | –600 € |
| 3 750 € (45 000 €/an) | 4 399 € (plafond) | 3 000 € | –1 399 € |
Ce compromis, qui doit encore être confirmé lors de l’adoption définitive du budget 2026, protège la majorité des retraités français tout en recentrant l’effort fiscal sur les revenus les plus élevés.
Je m’intéresse aux questions économiques, à la vie des entreprises et aux enjeux liés à la retraite. À travers mes articles, je décrypte l’actualité du monde du travail et du patrimoine, avec l’objectif d’apporter des informations claires, pratiques et utiles à celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre les évolutions du système économique et leurs impacts sur leur quotidien.