Depuis le début du mois, certains retraités constatent une différence, parfois minime mais réelle, sur le montant de leur pension complémentaire. Une baisse qui interroge et suscite des inquiétudes, d’autant que les pensions n’ont pas vocation à reculer. Alors, d’où vient ce décalage entre ce qui est habituellement versé et ce qui apparaît désormais sur le relevé bancaire ?
Ce que vous allez découvrir :
Une actualisation fiscale chaque 1er septembre
Le montant brut de la retraite complémentaire Agirc-Arrco reste inchangé. Ce qui varie, c’est la retenue fiscale appliquée à la source. Chaque année, l’administration procède à une révision du taux de prélèvement à la source en fonction de la déclaration de revenus déposée au printemps. Cette mise à jour s’applique automatiquement au 1er septembre.
Une légère hausse du taux d’imposition peut provenir de plusieurs situations :
- Une évolution de la composition du foyer fiscal
- L’apparition d’une nouvelle ressource (revenus fonciers, rente, prime exceptionnelle)
- La fin d’un avantage fiscal (réduction, crédit d’impôt, abattement, déficit imputable)
Ces changements se traduisent par un ajustement du taux, appliqué dès septembre sur toutes les pensions, y compris celles de l’Agirc-Arrco.
Dans la majorité des cas, la variation reste modeste, se limitant à quelques euros, mais elle est immédiatement visible sur le virement mensuel. Pour beaucoup de retraités, cette différence peut surprendre car aucune modification n’est intervenue du côté de la caisse de retraite.
Prenons un exemple :
Montant avant impôt | Taux appliqué | Retenue à la source | Montant net versé |
---|---|---|---|
500 € | 3,1 % | 15,50 € | 484,50 € |
500 € | 4 % | 20,00 € | 480,00 € |
Dans ce cas, la pension nette diminue de 4,50 € à partir de septembre, sans que la retraite complémentaire brute n’ait varié. Une évolution fiscale qui s’ajuste automatiquement, tandis que la revalorisation Agirc-Arrco arrive bientôt, lors du rendez-vous annuel de novembre.
Un possible passage au taux individualisé pour les couples
Une autre explication réside dans la manière dont le taux d’imposition est réparti au sein d’un couple.
Certains foyers passent du taux personnalisé (identique pour les deux conjoints) au taux individualisé, instauré par la Direction générale des finances publiques afin de mieux refléter la répartition des revenus.
Si l’un des conjoints dispose de revenus légèrement supérieurs, son taux de prélèvement peut augmenter, tandis que celui de l’autre diminue. Le montant global de l’impôt du foyer reste identique, mais la part supportée par chacun évolue. Cette redistribution entraîne, pour le conjoint le plus imposé, une baisse visible du versement net de la retraite.
Je m’intéresse aux questions économiques, à la vie des entreprises et aux enjeux liés à la retraite. À travers mes articles, je décrypte l’actualité du monde du travail et du patrimoine, avec l’objectif d’apporter des informations claires, pratiques et utiles à celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre les évolutions du système économique et leurs impacts sur leur quotidien.