En janvier dernier, de nombreux retraités attendaient avec impatience la revalorisation de leur pension. Pourtant, des milliers d’entre eux constatent toujours l’absence de cette augmentation sur leurs versements mensuels. La situation, qui touche plusieurs régions, suscite l’incompréhension et l’agacement chez les intéressés. Entre surcharge des services administratifs, dossiers complexes et problèmes informatiques, les raisons de ces retards restent floues. Pourquoi ces dysfonctionnements perdurent-ils alors que la mesure devait bénéficier à des millions de pensionnés ? Nous faisons le point sur ce retard de revalorisation des pensions Agirc-Arrco.
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Retraites : pourquoi les augmentations tardent à se concrétiser
La revalorisation des pensions de retraite, fixée à 2,2 % en janvier 2025, visait à compenser l’inflation pour 15,4 millions de retraités.
En principe, cette augmentation devait apparaître automatiquement sur les pensions dès février. Cependant, de nombreux retraités n’ont toujours pas constaté de changement.
Parmi eux, un habitant de Rennes, âgé de 76 ans, rapporte que sa pension n’a pas été réévaluée pour la première fois en treize ans.
La Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) de Bretagne évoque une surcharge de travail pour expliquer ce retard.
La situation n’est pas isolée : en Île-de-France, une retraitée de l’Essonne témoigne également. Pour obtenir la revalorisation, elle doit contacter régulièrement la Caisse d’assurance vieillesse par téléphone et par écrit.
Selon elle, les retards se répètent depuis trois ans et la patience des usagers s’épuise.
La bonne nouvelle pour les seniors est que la pension Agirc-Arrco est versée plus tôt en mai avec en plus un bonus.
Des services en tension et des dossiers à traiter manuellement
L’Assurance retraite admet que certains dossiers n’ont pas encore été pris en compte. Néanmoins, elle estime que les cas restent marginaux. En Bretagne, par exemple, seuls 1 500 dossiers sur 750 000 bénéficiaires seraient concernés.
D’après un délégué CGT, le problème réside dans la gestion manuelle des dossiers complexes. Il évoque également une réduction des effectifs et un logiciel dépassé, entraînant un traitement plus long et laborieux des réajustements.
Un autre syndicaliste affirme que 8 000 dossiers étaient en souffrance en 2023 en Île-de-France, et certains n’ont toujours pas été régularisés.
Les difficultés rencontrées par les caisses régionales se traduisent par :
- Un manque de personnel pour traiter les dossiers en anomalie
- Des systèmes informatiques vieillissants nécessitant des interventions manuelles
- Une charge administrative croissante due aux réclamations répétées des retraités
Revalorisation et impact sur les pensions : à vérifier sur son relevé
Les retraités concernés sont invités à consulter leur dernier relevé de pension pour s’assurer de la prise en compte de la hausse de 2,2 %.
Cependant, l’impact peut être atténué par l’évolution des cotisations sociales, notamment la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), qui ont également été révisées :
Cotisation sociale | Évolution en 2025 | Impact sur la pension |
---|---|---|
Contribution sociale généralisée (CSG) | Variable selon revenus | Réduction possible |
Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) | Inchangée | Aucun impact |
Contribution de solidarité pour l’autonomie (Casa) | Stable | Aucun impact |
Cotisation pour l’Assurance Maladie | Stable | Aucun impact |
Face à cette situation, il est conseillé aux retraités de prendre contact avec leur caisse régionale en cas de doute, afin de demander des explications et d’initier une régularisation.