Dans l’ombre des lycéens en recherche d’affectation, de nombreux étudiants déjà engagés dans le supérieur reconsidèrent leur trajectoire. À l’issue de la première année post-bac, environ un étudiant sur cinq change de filière. Ce phénomène, autrefois marginal, s’est intensifié avec la démocratisation de l’accès aux études, sans que cela ne corrige les déséquilibres sociaux. Derrière ces changements, on observe moins une rupture qu’un réajustement du projet initial. La plateforme Parcoursup devient alors un levier de redéfinition, non plus seulement d’orientation. Voici pourquoi 20% des étudiants préfèrent se réorienter.
Ce que vous allez découvrir :
Un recentrage plus qu’un changement de cap
Les parcours ne se redessinent pas toujours à partir d’une page blanche. Dans la majorité des cas, les étudiants conservent une partie de leur discipline d’origine et modifient leur orientation à la marge.
Il s’agit d’un ajustement du projet plus que d’une remise en question complète.
Ce repositionnement intervient souvent après une prise de conscience : la formation initiale, jugée abstraite, trop théorique ou peu stimulante, ne correspond pas aux attentes ou à la manière d’apprendre de l’étudiant.
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Profils les plus concernés par ces ajustements
Les réorientations ne concernent pas tous les bacheliers de façon égale. Les étudiants issus de la voie générale sont nettement surreprésentés parmi ceux qui reconfigurent leur parcours.
À l’inverse, les titulaires de bacs technologiques ou professionnels modifient moins fréquemment leur orientation :
| Type de baccalauréat | Part des étudiants réorientés |
|---|---|
| Baccalauréat général | 73 % |
| Baccalauréat technologique | 19 % |
| Baccalauréat professionnel | 8 % |
Cette tendance s’explique notamment par une plus grande exposition des bacheliers généraux à des formations universitaires généralistes, parfois éloignées de leurs aptitudes réelles ou de leurs aspirations professionnelles.
Filières particulièrement exposées à la remise en question
Certains cursus attirent davantage les réorientations et les études de santé, notamment après la première année de médecine, sont en première ligne.
Une proportion significative d’étudiants choisit alors de se rediriger vers :
- une licence scientifique (biologie, chimie, etc.)
- une filière du secteur social ou paramédical
Les BTS enregistrent aussi un afflux d’étudiants venant de l’université, souvent déstabilisés par l’autonomie exigée dans les cursus non encadrés. Ces formations plus professionnalisantes séduisent par leur lisibilité et leur dimension concrète.
Il existe également des basculements radicaux, moins fréquents, où certains passent d’un domaine scientifique à des études littéraires, artistiques ou juridiques. Ces transitions relèvent d’un véritable changement de cap.
Démarches à effectuer pour postuler à une autre filière
Un changement d’orientation suppose l’élaboration d’un dossier justifiant ce choix. L’étudiant doit rédiger une fiche de suivi, document indispensable pour revenir sur Parcoursup dans le cadre d’un nouveau projet d’études.
Cette fiche doit être validée par :
- le SCUIO (service commun universitaire d’information et d’orientation)
- un CIO (centre d’information et d’orientation)
Elle permet d’expliquer la logique du nouveau projet, d’en évaluer la faisabilité et de bénéficier d’un accompagnement adapté.
Des filières moins sujettes aux changements
Certaines formations conservent une stabilité remarquable. Les étudiants qui les choisissent dès la première année poursuivent généralement dans la même voie, sans bifurcation.
Parmi les cursus les plus stables figurent les lettres et les langues, les arts, le droit, ainsi que l’économie et la gestion.
Ce maintien peut être attribué à une orientation plus mûrie dès le lycée ou à une plus grande adéquation entre contenus pédagogiques et attentes des étudiants.
La cohérence entre le projet personnel et le cursus engagé semble ici mieux anticipée.
