L’Insee vient de publier son portrait social annuel, révélant les chiffres vertigineux des très hauts revenus. En France, 1 000 salariés perçoivent plus de 114 584 euros net par mois, soit dix fois plus que le seuil nécessaire pour rejoindre le 1 % des mieux payés. Derrière ces montants rares se cache un microcosme de dirigeants, de cadres d’élite et de sportifs, où les inégalités de genre et d’âge restent prononcées. Décryptage.
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Les paliers des très hauts revenus
Le classement de l’Insee établit plusieurs seuils permettant de mesurer la concentration des rémunérations, depuis la sphère très fermée des 1 % jusqu’au cercle minuscule du “top 1 000”. Pour le rejoindre, il faut désormais gagner plus d’un million d’euros net par an.
| Catégorie de salariés | Seuil mensuel net | Part dans la population salariée |
|---|---|---|
| Top 1 % | 10 219 € | 1 sur 100 |
| Top 0,1 % | 27 066 € | 1 sur 1 000 |
| Top 1 000 | 114 584 € | environ 1 sur 24 000 |
| Top 100 | 312 458 € | 1 sur 240 000 |
Ces seuils, calculés en équivalent temps plein, traduisent une concentration extrême des richesses au sommet du monde salarial.
Qui compose le « top 1 000 » ?
Le profil type du « top 1 000 » est celui d’un homme de plus de 50 ans occupant des fonctions de direction générale, de finance ou de conseil international.
Les femmes n’y représentent que 12 %, contre 24 % dans le « top 1 % ». La tranche des 50-59 ans domine largement, preuve que ces positions s’atteignent au terme d’une longue carrière.
| Tranche d’âge | Part dans le top 1 000 | Part dans le top 1 % |
|---|---|---|
| Moins de 30 ans | 8 % | 2 % |
| 30 à 39 ans | 9 % | 12 % |
| 40 à 49 ans | 18 % | 29 % |
| 50 à 59 ans | 40 % | 40 % |
| 60 ans ou plus | 25 % | 18 % |
| Hommes | 88 % | 76 % |
| Femmes | 12 % | 24 % |
Les sportifs professionnels se distinguent dans le top 100, où les rémunérations dépassent souvent 300 000 euros net par mois, mais sont plus rares dans les niveaux inférieurs.
Le contraste avec la fonction publique
Les hauts salaires se concentrent largement dans le privé, où la rémunération dépend davantage de la performance et de la taille des entreprises. Dans la fonction publique, seuls 1 % des agents touchent plus de 7 540 euros net par mois, avec des écarts marqués selon les corps :
- Fonction publique hospitalière : 9 623 €
- Fonction publique d’État : 7 043 €
- Fonction publique territoriale : 5 273 €
Les plus hautes rémunérations publiques demeurent donc très éloignées des niveaux observés dans les grandes entreprises privées.
Des écarts de plus en plus marqués
Entre les 10 219 euros du « top 1 % » et les 114 584 euros du « top 1 000 », la fracture salariale se creuse. L’étude de l’Insee montre une polarisation croissante des revenus, où une minorité concentre une part disproportionnée des gains, tandis que la majorité des salariés reste à distance de ces sommets.
Ces chiffres dressent le portrait d’un marché du travail profondément segmenté, où les très hauts salaires incarnent un monde à part.
Je m’intéresse aux questions économiques, à la vie des entreprises et aux enjeux liés à la retraite. À travers mes articles, je décrypte l’actualité du monde du travail et du patrimoine, avec l’objectif d’apporter des informations claires, pratiques et utiles à celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre les évolutions du système économique et leurs impacts sur leur quotidien.