Les retraités français pourraient voir leur revenu amputé l’an prochain. Après avoir envisagé la remise en cause de l’abattement fiscal de 10 % et la réduction du crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile, l’exécutif prépare désormais une mesure d’une ampleur bien plus large : une année blanche en 2026, synonyme de gel des pensions. Penchons-nous de plus près sur cette menace d’une baisse imminente.
Ce que vous allez découvrir :
Une stratégie budgétaire aux conséquences directes
L’objectif du gouvernement est clair : contenir les dépenses publiques. En pratique, l’idée serait de figer l’ensemble des dispositifs habituellement indexés sur l’inflation.
Les pensions de la CNAV n’échapperaient pas à ce gel, tout comme le barème de l’impôt sur le revenu et certaines prestations sociales. Or, ce mécanisme d’indexation constitue depuis des décennies un rempart contre l’érosion du pouvoir d’achat.
Sans revalorisation au 1er janvier 2026, les 17 millions de retraités français seraient directement touchés.
En se basant sur les prévisions actuelles d’inflation, estimées à 1,4 %, la perte atteindrait en moyenne 134 euros sur l’année, soit l’équivalent de 11,40 euros par mois pour une pension de base de 814 euros nets. Au total, l’État réaliserait une économie d’environ 4 milliards d’euros.
Un précédent déjà expérimenté
Le gel des retraites en 2026 n’est pas une première en France. Sous les gouvernements précédents, cette pratique a déjà été appliquée à trois reprises : en 2014, en 2016 puis en 2018.
À chaque fois, elle avait suscité une vive contestation, alimentée par la crainte d’une paupérisation progressive des retraités modestes. Cette fois-ci, l’impact serait d’autant plus large que la mesure toucherait l’ensemble des bénéficiaires, sans distinction de revenus.
Pour mieux comprendre l’ampleur des pertes anticipées, voici les estimations selon différents niveaux de pension moyenne :
Pension mensuelle nette | Revalorisation attendue (1,4 %) | Manque à gagner mensuel | Manque à gagner annuel |
---|---|---|---|
814 € (régime général moyen) | 11,40 € | 11,40 € | 134,30 € |
1 200 € | 16,80 € | 16,80 € | 201,60 € |
1 800 € | 25,20 € | 25,20 € | 302,40 € |
2 500 € | 35 € | 35 € | 420 € |
Un double impact sur les retraités contribuables
Le gel des pensions ne serait pas la seule conséquence de cette année blanche. Le blocage du barème de l’impôt sur le revenu entraînerait mécaniquement une hausse des prélèvements.
Avec l’inflation, de nombreux foyers fiscaux, dont près de 8,5 millions de retraités, se retrouveraient dans des tranches plus élevées, sans progression réelle de leur niveau de vie. Ce phénomène, qualifié de « progression froide », agirait comme une hausse d’impôt déguisée.
Face à ces annonces, les associations de défense des retraités redoutent un effet cumulatif. Après la remise en question de l’abattement fiscal de 10 % et la réduction du crédit d’impôt pour l’aide à domicile, ce gel viendrait accentuer la fragilité financière d’une partie des seniors, déjà confrontés à la hausse des prix de l’énergie, de l’alimentation et des soins.
Les débats s’annoncent vifs dans les prochains mois, à l’approche des arbitrages budgétaires.