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« On nous force à mettre 150 euros par an dans les pots de départs » : le coup de gueule des salariés en open-space

Dans les entreprises françaises, les sollicitations financières se répètent avec une régularité implacable. Départ en retraite, changement de poste, naissance, mariage ou simple anniversaire : chaque prétexte donne lieu à une collecte numérique. Derrière la convivialité affichée, ces pratiques génèrent fatigue et crispations, notamment dans les grands groupes où l’anonymat rend la participation encore plus contrainte. Entre pression implicite, transparence discutable et multiplication des événements, les salariés voient leur portefeuille mis à contribution bien au-delà de ce qu’ils avaient imaginé. Zoom sur ce phénomène qui génère la colère des salariés en open-space.

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Un geste convivial devenu fardeau budgétaire

Pour beaucoup, la participation à une cagnotte reste une façon de témoigner de l’attention à l’égard d’un collègue. Mais la multiplication des pots transforme cette coutume en charge répétée. Cyril, employé dans l’édition, a ainsi calculé avoir versé environ 150 euros en une seule année.

Son témoignage reflète une tendance plus large : selon une enquête menée en juin 2025 par Lyf Pay, la contribution moyenne atteint 18 euros par salarié, pour des cagnottes qui s’élèvent souvent à plusieurs centaines d’euros.

Occasion en entrepriseContribution moyenne par salariéMontant global moyen de la cagnotte
Départ d’un collègue18 €347 €
Anniversaire10 à 15 €150 à 200 €
Naissance / mariage20 €300 à 400 €

Ce qui, mis bout à bout, pèse lourd dans les budgets modestes, surtout lorsqu’une quinzaine de départs s’enchaînent dans la même structure.

Une pression implicite difficile à esquiver

Officiellement, aucune règle n’impose de participer. Dans les faits, la pression sociale s’avère difficile à ignorer. Les rappels adressés par mail, parfois envoyés par des managers eux-mêmes, agissent comme une incitation à peine voilée.

Pour certains salariés, ces contributions répétées donnent le sentiment d’une baisse de salaire sans consentement, tant elles amputent un budget déjà limité.

Cyril raconte qu’« il est quasiment impossible de refuser sans passer pour un radin ». La visibilité des contributions accentue le malaise : certaines plateformes affichent le nom des donateurs, voire le montant de leur versement.

Les canaux utilisés pour relancer les retardataires se multiplient :

  • Messages sur les boucles WhatsApp
  • Sollicitations via messageries professionnelles internes
  • Courriels groupés envoyés à l’ensemble d’un service

Cette omniprésence crée un climat où l’abstention devient presque stigmatisante.

Quand la distance entre collègues accentue le malaise

Dans les petites structures, la proximité relationnelle rend l’exercice plus naturel : offrir un cadeau collectif à un collègue que l’on fréquente au quotidien ne pose guère de problème. Mais dans les grands groupes, où les interactions sont souvent limitées, la démarche devient plus artificielle.

Charlotte, salariée dans le marketing, souligne l’absurdité ressentie : elle contribue à des collectes pour des collaborateurs qu’elle connaît à peine. Cette multiplication entraîne un effet cumulatif : plus d’une centaine d’euros dépensés en une année, sans réelle conviction.

Le geste, censé nourrir la convivialité, se transforme alors en contrainte financière et psychologique.

Transparence excessive et malaise collectif

Les plateformes de cagnotte en ligne laissent rarement place à la discrétion. Vincent, employé dans une société de communication, déplore la visibilité imposée : les montants s’affichent parfois publiquement, valorisant les contributions élevées et marginalisant les plus modestes. Cette absence de confidentialité renforce l’impression de compétition implicite entre salariés.

Ce phénomène interroge sur la nature même de la générosité en entreprise : un acte volontaire et spontané, ou bien une obligation tacite entretenue par des usages numériques devenus envahissants ?

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