En 2025, les motifs de licenciement évoluent peu mais traduisent un environnement professionnel plus exigeant et encadré. Les employeurs s’appuient sur des fondements juridiques de plus en plus précis, et certaines situations, auparavant tolérées, déclenchent désormais des ruptures immédiates. Voici les cinq motifs les plus fréquents de licenciement cette année.
Table des matières
1. Absences injustifiées : un motif disciplinaire en tête
L’abandon de poste reste la première cause de licenciement pour faute grave ou lourde. Selon la Dares, il représentait 70 % de ces ruptures au premier semestre 2022.
Il s’agit de salariés qui cessent de venir travailler sans justification ni autorisation. Ce phénomène, courant dans les secteurs du commerce et du transport, révèle souvent une insatisfaction ou un conflit latent.
Depuis 2023, la législation a changé : si le salarié ne répond pas à une mise en demeure sous 15 jours, il est présumé démissionnaire, perdant ainsi ses droits au chômage.
Ce durcissement vise à réduire les abus, tout en excluant les absences légitimes (maladie, grève).
Le licenciement des fonctionnaires n’est pas exclu malgré une « protection » plus importante que dans le secteur privé.
2. Incompétence ou inadéquation au poste
L’insuffisance professionnelle correspond à une incapacité durable à exercer correctement les missions confiées, sans volonté fautive.
Le salarié n’atteint pas les résultats attendus, malgré un accompagnement ou des formations. Ce motif concerne particulièrement les jeunes recrues, parfois mal préparées à la réalité du poste, ou les salariés confrontés à des évolutions techniques rapides.
Avant de procéder au licenciement, l’employeur doit prouver qu’il a tenté de remédier à la situation. Selon une étude, 60 % des entreprises ont déjà rompu un contrat pour ce motif chez un jeune diplômé mal adapté.
3. Réorganisations et suppressions de poste
Le licenciement économique s’applique en cas de motif indépendant de la personne du salarié : baisse d’activité, pertes, transformation technologique, cessation partielle d’activité. Il est très encadré, avec obligation de reclassement et d’indemnisation.
Au quatrième trimestre 2024, la Dares recensait 18 200 cas. Les principaux motifs incluaient :
- chute du chiffre d’affaires (6 700 cas)
- réorganisation pour compétitivité (5 200)
- fermeture d’activité (4 000)
- automatisation (2 300)
Ce type de licenciement accompagne souvent des fusions, fermetures de sites ou externalisations.
4. Fautes graves : des comportements sanctionnés sans préavis
Certains actes rendent impossible le maintien du salarié dans l’entreprise. Les fautes graves : violences, vols, insubordination, insultes, mènent à un licenciement immédiat, sans indemnité.
L’employeur doit prouver les faits et respecter la procédure : convocation, entretien, notification motivée.
Ces motifs représentent environ 27 % des licenciements pour faute lourde ou grave. Ils concernent aussi les atteintes à la sécurité ou à la réputation de l’entreprise.
5. Climat relationnel dégradé
Un conflit persistant ou une incompatibilité d’humeur peut également justifier un licenciement. Ce motif repose sur une dégradation durable des relations de travail nuisant à l’organisation.
Il n’est pas disciplinaire mais doit être étayé par des preuves concrètes : tensions récurrentes, refus de collaboration, ambiance délétère.
L’employeur doit montrer qu’il a tenté une médiation ou une réorganisation. Si aucune amélioration n’intervient, la rupture du contrat devient possible.
Ces cas concernent souvent des équipes mal encadrées ou confrontées à un choc générationnel. D’après une étude, 63 % des managers jugent la génération Z trop sensible aux remarques, ce qui alimente les tensions.
En 2025, les licenciements restent encadrés mais traduisent une moindre tolérance aux défaillances, qu’elles soient comportementales, relationnelles ou professionnelles.
Le dialogue, la formation et la prévention des conflits apparaissent comme les seuls leviers réellement efficaces pour limiter ces ruptures.