En 2025, la question du revenu suffisant pour vivre sans angoisse financière prend une dimension nouvelle. Le simple fait de remplir le frigo, régler les factures ou prévoir un week-end sans culpabilité devient un objectif incertain pour des millions de Français. Le mot confort ne renvoie plus à une aisance, mais à un équilibre fragile. Face à l’inflation persistante, aux loyers hypertrophiés et à la stagnation des salaires, la perception du niveau de vie évolue. Le seuil du confort est désormais une ligne mouvante que beaucoup observent sans jamais la franchir. Et les chiffres qui en témoignent risquent d’en surprendre plus d’un.
Ce que vous allez découvrir :
Une notion de confort vidée de son sens d’origine
Il y a dix ans, parler d’un « bon salaire » évoquait un mode de vie modeste mais stable : une voiture fiable, des vacances d’été, des dépenses alimentaires sans privation mais ce repère s’est effondré.
L’augmentation continue du coût de la vie, couplée à une stagnation des rémunérations, a transformé la norme en exception.
Les ménages jonglent entre dépenses prioritaires, imprévus et arbitrages permanents. Selon une étude menée, une majorité des actifs affirment désormais vivre dans une instabilité chronique malgré un contrat à durée indéterminée.
Le sentiment dominant est celui d’un désajustement durable entre effort fourni et qualité de vie.
Sachez que le département le moins cher pour faire ses courses et ainsi réaliser des économies est le département de la Mayenne.
Un seuil financier plus élevé qu’on l’imagine
À la question « quel revenu permet de vivre correctement aujourd’hui ? », la réponse donnée par les Français révèle une forme de décrochage économique.
Le chiffre qui ressort de l’enquête de mars 2025 : 3 200 € net mensuels pour une personne seule.
Ce seuil ne désigne pas le luxe, mais ce que les sondés considèrent comme une ligne de flottaison. Il excède nettement le salaire médian national, évalué à 2 183 €.
Pour un foyer composé de deux adultes et de deux enfants, le montant perçu comme adéquat s’élève à 5 800 € net cumulés :
| Situation familiale | Revenu mensuel net jugé « confortable » |
|---|---|
| Adulte seul | 3 200 € |
| Couple sans enfant | 4 500 € |
| Couple avec 1 enfant | 5 100 € |
| Couple avec 2 enfants | 5 800 € |
| Parent isolé avec 1 enfant | 3 900 € |
| Parent isolé avec 2 enfants | 4 600 € |
Un territoire, plusieurs niveaux de réalité
Un même revenu peut offrir des conditions de vie diamétralement opposées selon le lieu de résidence.
À Paris, 3 200 € suffisent à peine à couvrir un loyer pour un studio dans un arrondissement périphérique.
À Clermont-Ferrand, le même salaire permet un logement familial avec jardin… mais pas toujours les services ou l’accès aux soins.
L’étude souligne que trois types de dépenses impactent fortement la sensation de précarité :
- Le logement, qui absorbe une part croissante des revenus
- L’alimentation, touchée par une hausse continue des prix de base
- Les coûts liés aux enfants : cantine, fournitures, garde, vêtements, loisirs
À cela s’ajoutent des facteurs structurels comme le statut d’occupation (locataire ou propriétaire), le niveau d’endettement, ou encore l’existence d’un soutien familial.
Où vous situez-vous sur l’échelle de confort ?
L’enquête propose une lecture en paliers permettant à chacun de se positionner dans une zone de confort… ou de vigilance.
- Moins de 2 000 € net/mois : zone perçue comme précaire par 82 % des répondants
- Entre 2 000 € et 2 800 € net/mois : zone grise, marquée par un confort dépendant du niveau de charges
- Entre 2 800 € et 3 200 € net/mois : début du confort, souvent fragile, très sensible aux aléas
- Au-delà de 3 200 € net/mois : niveau considéré comme confortable par une majorité de Français
Un simulateur mis en ligne par le CREDOC, baptisé « Mon Salaire Suffit-il ? », permet de croiser données de revenus, charges fixes, situation familiale et localisation.
