Un projet en cours à Bercy suscite de vives inquiétudes chez les retraités : l’exécutif envisage de suspendre toute revalorisation des pensions en 2026. En gelant les prestations sociales, y compris les retraites, le gouvernement espère réaliser des économies de grande ampleur, au prix d’un net recul du pouvoir d’achat pour 17 millions de Français. Cette mesure viendrait s’ajouter à une série de décisions fiscales déjà perçues comme pénalisantes. L’alerte est d’autant plus sérieuse qu’elle concerne l’ensemble des retraités, sans distinction de revenus ni de régime. Le gel envisagé n’épargnerait aucun foyer, quelle que soit sa situation. Voici le montant qui pourrait être imputé aux retraites en 2026.
Ce que vous allez découvrir :
Une nouvelle offensive sur les avantages des retraités
Depuis plusieurs mois, les signaux envoyés par le gouvernement sont de plus en plus explicites. Plusieurs figures de la majorité, dont François Bayrou, ont évoqué publiquement la nécessité de réduire la charge des retraites dans les comptes publics.
Deux dispositifs emblématiques ont déjà été visés :
- L’abattement fiscal de 10 % sur les pensions, historiquement accordé aux retraités pour alléger leur impôt sur le revenu
- Le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile, qui concernait de nombreux foyers âgés recourant à une aide pour l’entretien, les courses ou l’accompagnement
Ces aménagements sont aujourd’hui menacés de réduction, voire de suppression partielle. Ils faisaient pourtant partie du socle sur lequel reposait l’équilibre fiscal de nombreux ménages retraités, notamment parmi les plus âgés ou dépendants.
Mais la mesure la plus structurante à l’étude ne concerne ni une niche ni une minorité : elle porterait sur l’ensemble des pensions versées en France.
Vers une suspension exceptionnelle de l’indexation en 2026
La réforme actuellement à l’étude prendrait la forme d’une « année blanche ». Ce terme désigne la non-revalorisation des prestations sociales, allocations, pensions et barèmes fiscaux.
En clair, le gel des retraites en 2026 ferait que tout resterait figé au niveau de 2025, malgré la hausse des prix anticipée l’année suivante.
Chaque année, les pensions de retraite sont ajustées en fonction de l’inflation observée l’année précédente.
Cette mécanique vise à compenser la perte de valeur monétaire. La CNAV applique cette revalorisation au 1er janvier, sauf mesure contraire.
L’année blanche projetée dérogerait donc à cette règle en maintenant les montants actuels, indépendamment de la hausse des prix à la consommation.
Aucune pension ne serait épargnée, quels que soient les revenus ou le statut du retraité (ancien salarié du privé, fonctionnaire, agriculteur, etc.).
Un appauvrissement mécanique des retraités
Les prévisions actuelles tablent sur une inflation de 1,4 % en 2025. En l’absence de revalorisation au 1er janvier 2026, cette progression ne serait pas répercutée sur les pensions.
Pour un retraité moyen percevant 814 euros nets mensuels (régime général), cela représenterait 11,40 euros de moins par mois, soit 134,30 euros sur l’année.
Voici les projections de perte selon le niveau de pension :
Pension mensuelle actuelle | Taux de revalorisation prévu (1,4 %) | Montant non perçu par mois | Perte annuelle estimée |
---|---|---|---|
700 € | 9,80 € | 9,80 € | 117,60 € |
814 € | 11,40 € | 11,40 € | 134,30 € |
1 000 € | 14,00 € | 14,00 € | 168,00 € |
1 200 € | 16,80 € | 16,80 € | 201,60 € |
Un précédent budgétaire déjà utilisé
Ce type de mesure n’est pas inédit, la France a déjà eu recours à des gels de pension dans les années récentes : 2014, 2016 et 2018.
Ces décisions avaient été justifiées par des contraintes budgétaires analogues, mais leur impact sur le pouvoir d’achat avait été vivement critiqué.
Le contexte actuel diffère toutefois : l’inflation reste structurellement plus élevée qu’au cours des années 2010.
Une répercussion indirecte sur la fiscalité
Le gel du barème de l’impôt sur le revenu entraînerait une hausse discrète de la fiscalité pour près de 8,5 millions de retraités.
Sans réindexation, certains verraient leur situation fiscale se dégrader, malgré des pensions inchangées :
- Des foyers non imposables pourraient le devenir, en franchissant les seuils figés
- D’autres basculeraient dans une tranche supérieure, sans hausse réelle de revenus
- La charge fiscale augmenterait, rognant davantage le pouvoir d’achat