Le plan d’action pour l’emploi des seniors, lancé par le ministère du Travail, met en lumière une réalité brutale : des pans entiers du marché du travail vont devoir se réorganiser pour faire face à une vague de départs sans précédent. Alors que les baby-boomers quittent progressivement la vie active, les besoins en recrutement explosent dans certains métiers. Une étude menée par France Stratégie et la Dares dresse une cartographie des dix professions qui devront massivement embaucher d’ici 2030. Ces postes ne sont pas tous liés à une expansion du secteur mais souvent à un impératif de remplacement. Nous vous présentons ces métiers qui vont recruter jusqu’en 2030.
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Professions exposées à une pénurie par simple renouvellement
Les données recueillies révèlent que, pour neuf métiers sur dix, la majorité des besoins à venir s’explique par les départs en fin de carrière.
Les agents d’entretien constituent la catégorie la plus concernée avec près de 490 000 postes à pourvoir, dont l’écrasante majorité pour compenser des départs.
Le constat est identique chez les enseignants, avec 328 000 remplacements attendus pour un nombre de créations quasi nul.
Ces emplois sont souvent confrontés à des conditions d’exercice peu attractives : temps partiels imposés, pénibilité physique, rémunérations modestes.
Leur pérennité dépendra largement de leur revalorisation, tant en termes de reconnaissance que d’environnement de travail.
Les métiers qui recrutent après 50 ans existent, vous pourrez trouver les postes des services à la personne ou la grande distribution.
Des fonctions d’appui et de service en tension
Plusieurs autres professions devront également recruter massivement pour éviter un déficit de main-d’œuvre.
Les secteurs de la conduite, du soin ou du commerce sont particulièrement concernés.
Voici le détail des postes à pourvoir d’ici 2030 :
Profession | Postes à pourvoir (2019-2030) | Départs en retraite estimés | Créations nettes d’emploi |
---|---|---|---|
Agents d’entretien | 488 000 | 462 000 | 26 000 |
Enseignants | 329 000 | 328 000 | 1 000 |
Conducteurs de véhicules | 301 000 | 283 000 | 18 000 |
Aides à domicile et aides-soignants | 305 000 | 207 000 | 98 000 |
Cadres des services administratifs et financiers | 288 000 | 212 000 | 76 000 |
Infirmiers et sages-femmes | 256 000 | 143 000 | 113 000 |
Vendeurs | 232 000 | 176 000 | 56 000 |
Ouvriers qualifiés du second œuvre | 204 000 | 176 000 | 28 000 |
Agents de sécurité | 193 000 | 159 000 | 34 000 |
Ingénieurs informaticiens | 190 000 | 75 000 | 115 000 |
Ces professions partagent une caractéristique commune : une forte dépendance au renouvellement générationnel, sans quoi l’organisation du travail risque l’embolie.
Certains métiers, comme les aides à domicile ou les ouvriers du bâtiment, souffrent déjà d’un déficit structurel de candidats.
Recrutements boostés par l’essor de nouveaux usages
Dans d’autres secteurs, le besoin en main-d’œuvre est davantage porté par des dynamiques internes que par les seuls départs en retraite.
C’est le cas de l’informatique, où les ingénieurs spécialisés voient leur effectif augmenter sous l’effet de la transformation numérique.
Avec 115 000 créations nettes d’emploi attendues, ces professions se démarquent nettement.
Ce phénomène concerne aussi certaines branches de la santé ou du soutien à domicile, qui évoluent rapidement face au vieillissement démographique.
Parmi les métiers stimulés par des évolutions structurelles :
- ingénieurs en développement logiciel, cybersécurité, infrastructures
- infirmiers spécialisés ou exerçant en territoires sous-dotés
Ces postes combinent attractivité salariale, montée en compétences et perspectives d’évolution, ce qui favorise leur renouvellement naturel.
À rebours des métiers dits « en tension », ils bénéficient d’un environnement porteur et d’une demande soutenue sur l’ensemble du territoire.