Une enquête récente sur les conditions de travail révèle une donnée préoccupante : un métier en pleine expansion figure désormais parmi les plus exposés à l’épuisement professionnel. Tandis que les entreprises cherchent activement à recruter pour cette fonction, les salariés qui l’occupent témoignent d’un quotidien sous tension. Près d’un sur deux se déclare au bord de la rupture. Pression constante, injonctions contradictoires, responsabilités diluées… les facteurs de stress s’accumulent sans réel amortisseur. Nous vous présentons ce métier qui recrute mais qui a le plus fort taux de burn-out.
Ce que vous allez découvrir :
Une cartographie du mal-être professionnel
L’étude repose sur les réponses de 16 000 professionnels, interrogés au cours de l’été 2024. Objectif : mesurer leur niveau de stress, leur implication émotionnelle et leur perception du climat de travail.
Le verdict est sans appel : quatre salariés sur dix estiment être proches d’un état d’épuisement avancé.
En France, la situation n’est guère différente : une enquête menée en 2022 indiquait que plus de deux millions de personnes actives présentaient déjà des signes de souffrance psychologique au travail.
Certains salariés font face au brown-out qui est une forme d’épuisement mental lié à la répétition des tâches professionnelles.
Si les métiers de la santé, de l’enseignement ou du secteur social restent fortement exposés, un autre profil professionnel émerge désormais dans les zones rouges : celui de chef de projet.
Une fonction stratégique exposée à la surcharge
Présent dans une grande diversité de secteurs (informatique, construction, ressources humaines, marketing, logistique), le chef de projet assure la coordination des initiatives internes ou externes, du cadrage initial à la livraison finale.
Il orchestre les moyens, planifie les étapes, encadre les équipes et arbitre les aléas.
Selon l’enquête, un professionnel sur deux exerçant cette fonction serait proche du burn-out. L’explication tient à l’organisation même du travail et à une accumulation de contraintes difficilement absorbables.
Un poste soumis à de multiples pressions
Le quotidien de ces profils repose sur une série de facteurs reconnus pour leur potentiel délétère :
- gestion simultanée de projets aux exigences hétérogènes
- délais serrés imposés sans marge d’ajustement
- obligation de livrer des résultats mesurables dans des contextes instables
À cela s’ajoute une reconnaissance jugée insuffisante et un sentiment d’isolement croissant.
De nombreux professionnels rapportent un déséquilibre persistant entre l’élargissement de leurs responsabilités et les moyens réels qui leur sont accordés pour les assumer.
Une mécanique d’usure bien installée
Certains spécialistes de la santé au travail qualifient cette configuration de « cocktail propice à l’épuisement ».
L’expression désigne une convergence de facteurs : surcharge, incertitude, pressions croisées, tensions interpersonnelles.
Le chef de projet se retrouve souvent à devoir répondre à des exigences de performance sans détenir le pouvoir de décision nécessaire pour les satisfaire durablement.
Malgré ces constats, la demande pour cette fonction continue d’augmenter. Les transformations organisationnelles, la généralisation du travail en mode projet et la digitalisation des processus contribuent à renforcer son rôle central.
D’ici 2030, plusieurs millions de postes dans ce domaine devraient être créés à l’échelle mondiale.
Voici un état des lieux des professions à risque de burn-out :
Profession | Proximité déclarée avec le burn-out | Niveau de recrutement actuel | Prévisions à l’horizon 2030 |
---|---|---|---|
Chef de projet | 50 % | Très élevé | 25 millions de postes |
Profession médicale | 44 % | Élevé | +7 % |
Enseignement | 41 % | Modéré | Relativement stable |
Travail social | 38 % | Modéré | +5 % |