RetraiteInégalités à la retraite : découvrez pourquoi les mères sont souvent désavantagées

Inégalités à la retraite : découvrez pourquoi les mères sont souvent désavantagées

En matière de retraite, les mères paient un tribut silencieux mais massif. Malgré une espérance de vie plus longue que celle des hommes, elles doivent généralement prolonger leur activité pour espérer toucher une pension à peine décente. Leurs carrières, morcelées par la maternité, l’éducation des enfants ou le recours au temps partiel, laissent des traces durables sur leurs droits. Résultat : une entrée dans la retraite plus tardive, une pension plus faible, et un sentiment d’injustice tenace. Derrière les statistiques nationales, c’est une réalité genrée qui se dessine, faite d’inégalités persistantes, de mécanismes correcteurs insuffisants et de parcours invisibilisés. Focus sur les raisons pour lesquelles les mères de famille sont perdantes à leur retraite.

Un départ plus tardif imposé aux femmes

Les femmes prennent leur retraite en moyenne huit mois plus tard que les hommes, principalement à cause de carrières interrompues par la maternité ou des temps partiels répétés.

Des trimestres sont certes accordés pour chaque enfant, au titre de la maternité ou de l’éducation, mais ces dispositifs restent partiellement redistributifs et parfois partagés avec le père.

Le congé parental, lui, ouvre aussi des droits, sans être cumulable avec d’autres majorations.

Faute de carrière complète, nombreuses sont les mères à prolonger leur activité pour éviter une pension trop faible, un effort d’autant plus difficile depuis le passage de l’âge légal à 64 ans, surtout dans les métiers pénibles où le maintien dans l’emploi après 62 ans devient incertain.

Une bonne nouvelle pour limiter les écarts des montants des pensions pour les mères de famille pourrait voir le jour en adoptant les 25 meilleures années de la carrière de la mère pour le calcul de la retraite.

Des pensions plus faibles malgré des carrières souvent plus longues

En 2023, la pension brute moyenne de droit direct perçue par une femme s’élevait à 1 268 euros, contre 2 050 euros pour un homme.

Ce différentiel de 38 % persiste malgré les majorations pour enfants, dont bénéficient aussi les pères de trois enfants ou plus.

Les écarts de pension ne relèvent pas d’un déficit de travail, mais d’une construction sociale de l’inégalité.

Les femmes sont plus nombreuses dans les emplois peu qualifiés et faiblement rémunérés, tels que les métiers de la propreté, de l’aide à domicile ou de la petite enfance.

Le temps partiel, souvent choisi par contrainte économique ou familiale, affecte leur niveau de cotisation. Plus d’une femme sur quatre y est confrontée, contre moins de 10 % des hommes.

Dans bien des cas, cette réduction du temps de travail s’explique par :

  • l’absence de solution de garde accessible ou abordable
  • des horaires inadaptés à la vie familiale
  • des contraintes financières qui rendent le travail à plein temps non rentable

Une maternité toujours désavantageuse dans le calcul des droits

Le système de retraite valorise les carrières continues et bien rémunérées, ce qui pénalise de fait les mères.

Même si des trimestres peuvent être validés pour la maternité ou l’éducation, ils n’effacent pas les effets d’un parcours haché, souvent marqué par des périodes à temps partiel ou à bas salaire.

Le calcul sur les 25 meilleures années dans le privé désavantage celles dont la trajectoire professionnelle a été interrompue ou fragilisée.

Les mères sont ainsi doublement pénalisées : durant leur vie active, puis au moment de la liquidation des droits, sans que les mécanismes compensatoires suffisent à rétablir l’équilibre.

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