Les 14 millions de retraités du secteur privé ne verront pas leur pension complémentaire progresser au 1er novembre 2025 : les partenaires sociaux réunis au sein de l’Agirc-Arrco n’ont pas trouvé d’accord, alors même que l’inflation hors tabac projetée par l’Insee pour 2025 se situe autour de 1 %. Cette décision met fin aux attentes d’une hausse comprise entre 0,2 % et 1 % et intervient après une augmentation de 1,6 % l’an dernier. L’annonce nourrit les interrogations sur le pouvoir d’achat des retraités, déjà confrontés à la hausse des prix.
A ne pas louper :
- Agirc-Arrco : pourquoi l’augmentation des pensions en novembre pourrait vous décevoir?
- Agirc-Arrco : de combien ma pension va-t-elle augmenter en novembre 2025? Suis-je concerné(e)?
- Revalorisation Agirc-Arrco : à combien s’attendre pour votre retraite au 1er novembre?
Ce que vous allez découvrir :
Un gel décidé malgré la règle de revalorisation (-0,4 %)
Chaque automne, le conseil d’administration arrête la revalorisation des pensions complémentaires selon un cadrage fixé par l’accord national interprofessionnel du 5 octobre 2023 : l’évolution des prix à la consommation hors tabac estimée par l’Insee, minorée de 0,4 point, avec une latitude d’ajustement de ± 0,4 point.
- En pratique, une inflation de 1 % ouvrait une fourchette théorique de + 0,2 % à + 1 %.
- À l’issue de la séance du 17 octobre, la revalorisation arrêtée est de 0 %, rompant avec la progression de 2024.
Cette issue résulte d’un blocage entre organisations patronales et syndicales : le Medef a défendu une hausse limitée à 0,2 %, tandis que les confédérations (dont la CFTC) réclamaient d’abord + 1 %, puis un compromis à + 0,8 %. Aucune convergence n’a été trouvée.
Des comptes « dans le vert », mais réserves équivalentes à douze mois sous vigilance
Le pilotage financier du régime prévoit une « règle d’or » : conserver en réserve au minimum six mois de prestations servies. D’après les représentants syndicaux, ce coussin atteindrait environ douze mois, soit un niveau confortable au regard des standards prudentiels.
Le patronat invoque toutefois des charges à venir, notamment le coût de la suspension de la réforme des retraites pour l’Agirc-Arrco, pour justifier une ligne de prudence.
Positions en présence (séance du 17 octobre)
| Acteurs | Position initiale | Position de compromis | Décision finale | Motifs avancés |
|---|---|---|---|---|
| Medef | + 0,2 % | + 0,2 % | 0 % | Préserver les réserves, aléas liés aux réformes |
| Organisations syndicales (dont CFTC) | + 1 % | + 0,8 % | 0 % | Inflation ~ 1 %, comptes excédentaires |
| Conseil d’administration | — | — | 0 % | Absence de consensus |
Ce qui change (et ne change pas) pour les retraités et les actifs
- Versement du 3 novembre : montant identique au mois d’octobre, sans revalorisation.
- Valeur d’achat du point maintenue : à cotisations égales, les salariés du privé acquerront le même nombre de points qu’auparavant, ce qui stabilise la constitution des droits futurs.
Pour les retraités déjà servis, l’absence d’indexation mécanique se traduira par une érosion relative face à la dynamique des prix, malgré la solidité apparente des comptes.
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