Le système de retraite français prévoit une majoration pour les parents ayant au moins trois enfants. Une étude récente de la Drees met en évidence des inégalités entre les sexes, malgré un taux de majoration fixé à 10 % pour tous. Les pensions des femmes restent significativement inférieures à celles des hommes, même après application de ce dispositif. Face à ce constat, trois scénarios ont été élaborés afin de réformer le mécanisme et réduire ces écarts. Nous vous détaillons les différentes possibilités des augmentations des retraites en fonction des enfants.
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Une majoration de 10 % pesant lourdement sur le budget des retraites
Depuis plusieurs décennies, les parents de trois enfants ou plus bénéficient d’une augmentation automatique de 10 % de leur pension de retraite.
En 2020, ce dispositif représentait une dépense de 8,4 milliards d’euros, soit 2,9 % du budget total des pensions. Il profitait alors à 39,8 % des retraités, avec un complément moyen de 105 euros par mois.
Ce calcul proportionnel avantage les hommes, qui disposent déjà de pensions plus élevées. Ainsi, à 68 ans, une mère de trois enfants touche en moyenne 1 668 euros bruts par mois, tandis qu’un père perçoit 1 964 euros.
Malgré la majoration, les femmes retraitées continuent donc d’accuser un retard important. Les disparités des retraites hommes-femmes seraient en moyenne de 28% en défaveur des femmes.
Premier scénario : vers une majoration forfaitaire de 150 euros
Une première piste consisterait à remplacer l’actuel dispositif par un montant fixe de 150 euros mensuels, attribué aux parents d’au moins trois enfants.
Cette somme serait indexée sur l’évolution du salaire moyen et répartie entre les différentes caisses de retraite au prorata des pensions versées.
Une telle réforme favoriserait particulièrement les femmes aux revenus les plus modestes, entraînant une augmentation de 0,3 % de leur pension moyenne, tandis que celle des hommes reculerait de 0,3 %.
Les retraitées de la fonction publique pourraient être pénalisées par cette évolution.
Second scénario : réserver la majoration aux femmes dès le premier enfant
Une autre solution viserait à réserver la majoration aux femmes, dès le premier enfant :
- 3 % pour un enfant unique
- 6 % pour deux enfants
- 13 % à partir du troisième
Ce dispositif serait plafonné à 3 000 euros bruts par an et bénéficierait à 86 % des mères retraitées. Cependant, certaines catégories resteraient exclues, notamment :
- Les femmes sans enfant, soit près de 10 % des assurées
- Les mères de quatre enfants ou plus dans certains régimes spéciaux et la fonction publique
- Celles dont la majoration dépasserait le plafond autorisé
Ce scénario réduirait légèrement l’écart entre les pensions moyennes, avec une augmentation de 3,3 % pour les femmes 1 723 euros bruts par mois, contre une baisse de 3 % pour les hommes 1 906 euros bruts par mois
Troisième scénario : une combinaison des deux approches
La dernière proposition mixerait les deux scénarios précédents. Elle maintiendrait une majoration forfaitaire tout en l’attribuant exclusivement aux mères dès le premier enfant :
- 40 euros pour un enfant
- 80 euros pour deux enfants
- 160 euros à partir du troisième
Comme dans le scénario A, ce forfait évoluerait selon l’indice du salaire moyen. Cette réforme bénéficierait à un nombre plus restreint de femmes, mais leur pension moyenne progresserait de 3,9 %, atteignant 1 733 euros bruts par mois.
En revanche, la pension des hommes se maintiendrait à 1 906 euros.
Voici l’impact des différents scénarios sur les pensions moyennes :
| Scénario | Pension moyenne des femmes euros bruts mois | Variation % | Pension moyenne des hommes euros bruts mois | Variation % |
|---|---|---|---|---|
| Actuel | 1 668 | – | 1 964 | – |
| A | 1 673 | +0,3 | 1 958 | -0,3 |
| B | 1 723 | +3,3 | 1 906 | -3 |
| C | 1 733 | +3,9 | 1 906 | -3 |