Le monde du travail connaît une transformation silencieuse : les plus de 55 ans occupent une place croissante au sein des entreprises et administrations. En deux décennies, leur taux d’emploi a presque doublé, atteignant plus de 60 % en 2023, contre 31 % au début des années 2000. Cette progression s’inscrit dans un contexte de vieillissement démographique et d’allongement des carrières, où les seniors représentent désormais près d’un salarié sur cinq. Si la moyenne française reste légèrement en retrait de l’Europe (65,2 %), elle n’a jamais été aussi élevée depuis la fin des années 1970. Voici les 10 métiers dominés par les + de 55 ans.
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Table des matières
Une forte présence dans les métiers de service
Les emplois liés aux services à la population rassemblent une proportion importante de travailleurs âgés.
On y observe une surreprésentation des agents d’entretien, des aides à domicile et des auxiliaires de vie. Ces secteurs adorent recruter des seniors, dont l’expérience et la stabilité professionnelle correspondent aux attentes des employeurs.
Cette orientation reflète à la fois la structure du marché de l’emploi et le niveau de formation des générations concernées, qui comptent moins de diplômés du supérieur que les moins de 55 ans.
Les trois professions en tête
D’après l’étude, trois grandes catégories de métiers dominent parmi les actifs de plus de 55 ans :
- Agents d’entretien (4,6 % des seniors en emploi)
- Enseignants (4,5 %)
- Cadres administratifs, comptables et financiers (4,3 %)
Ces professions figurent également parmi les plus courantes chez les plus jeunes, ce qui souligne leur poids structurel dans le marché du travail.
Le cœur du classement
Derrière ce trio de tête, les secrétaires représentent 3,5 % des actifs de plus de 55 ans, tandis que les conducteurs de véhicules en regroupent 3,3 %.
Les aides à domicile et auxiliaires de vie, ainsi que les cadres commerciaux et technico-commerciaux, atteignent chacun 3,2 %.
Ensemble, ces professions dessinent un équilibre entre métiers administratifs, activités pédagogiques et fonctions de terrain.
Le rôle central des métiers de la famille et du soin
Les professions liées à la petite enfance et à l’accompagnement familial occupent également une place significative. Assistants maternels, auxiliaires de puériculture, assistants familiaux ou gardes à domicile représentent à eux seuls 3 % des actifs de cette génération.
Leur présence témoigne de l’importance des compétences relationnelles et de l’expérience acquise au fil des années, particulièrement valorisées dans ces secteurs.
Vendeurs et professions agricoles en fin de classement
Deux métiers ferment la liste : les vendeurs (2,9 %) et les agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs ou bûcherons (2,9 %).
Cette dernière catégorie illustre un contraste saisissant : très représentée chez les seniors, elle ne se situe qu’en 31ᵉ position chez les actifs plus jeunes. Le poids de la transmission patrimoniale et l’attachement au métier expliquent en partie cette différence.
| Rang | Métier | Part des plus de 55 ans en emploi |
|---|---|---|
| 1 | Agents d’entretien | 4,6 % |
| 2 | Enseignants | 4,5 % |
| 3 | Cadres administratifs, comptables et financiers | 4,3 % |
| 4 | Secrétaires | 3,5 % |
| 5 | Conducteurs de véhicules | 3,3 % |
| 6 | Aides à domicile et auxiliaires de vie | 3,2 % |
| 7 | Cadres commerciaux et technico-commerciaux | 3,2 % |
| 8 | Assistants maternels, auxiliaires de puériculture, assistants familiaux et gardes à domicile | 3 % |
| 9 | Vendeurs | 2,9 % |
| 10 | Agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons | 2,9 % |
L’embauche des seniors, un défi contrasté
Si la présence des plus de 55 ans est solidement ancrée dans ces professions, l’accès à un nouvel emploi demeure plus ardu pour cette tranche d’âge.
Les employeurs restent parfois réticents à recruter des salariés proches de la retraite. Néanmoins, certains secteurs se distinguent par une ouverture plus affirmée, notamment les postes de formateurs et d’agents d’entretien, où l’expérience constitue un atout immédiat.
L’étude de la Dares met ainsi en évidence une dynamique paradoxale : une population active de plus en plus présente, mais dont les perspectives d’embauche dépendent étroitement des secteurs et des métiers.
