Management & RHLégende urbaine ou réalité? Je peux être licencié pour faute grave si...

Légende urbaine ou réalité? Je peux être licencié pour faute grave si pendant un arrêt maladie je …

Certains salariés en arrêt maladie envisagent de mettre à profit cette période pour exercer une autre activité, rémunérée ou non. Une démarche qui peut sembler anodine, mais qui soulève une question juridique précise : est-ce légalement autorisé ? Une récente décision de la Cour de cassation, rendue le 1er octobre 2024, vient rappeler les contours stricts de cette pratique et les risques encourus par les salariés qui franchissent la ligne. Décryptage.

À découvrir absolument :

  1. Arrêt maladie : cette erreur à l’étranger peut vous coûter très cher (attention)
  2. Le moyen pour conserver 100% de son salaire en arrêt maladie. On vous explique comment faire
  3. Congés payés et arrêt maladie : une bonne surprise vous attend

Arrêt maladie et activité parallèle : un cadre juridique strict

L’affaire jugée concernait un salarié ayant proposé ses services à une société cliente de son employeur, alors qu’il se trouvait en arrêt maladie. L’offre n’avait jamais abouti, la société sollicitée ayant refusé sa proposition. Pour autant, cette tentative a suffi à justifier un licenciement pour faute grave, confirmé par la Cour de cassation.

Les magistrats ont estimé que le simple fait d’avoir manifesté la volonté de travailler pour une entreprise cliente constituait une atteinte à l’obligation de loyauté qui lie tout salarié à son employeur.

Selon l’avocate spécialisée en droit du travail Anne Leleu-Eté, « c’est l’intention qui prime : dès lors que des éléments démontrent une démarche réelle du salarié, le refus de l’entreprise contactée ne change rien ».

Cette décision illustre la rigueur avec laquelle les juges appréhendent la loyauté contractuelle, même durant une période d’arrêt pour raison de santé. En droit, cette obligation ne disparaît pas tant que le contrat de travail n’est pas rompu.

Travailler pendant un arrêt maladie : dans quelles situations est-ce toléré ?

L’arrêt rendu par la Cour ne condamne pas toute activité pendant un arrêt maladie, mais en encadre strictement les conditions. Le principe est simple : aucune activité ne doit nuire à la santé du salarié ni contrevenir à ses obligations envers l’employeur.

Trois situations principales peuvent être distinguées :

  • Le salarié exerce une activité pour une entreprise concurrente ou cliente : la pratique est interdite et peut justifier une sanction disciplinaire
  • Le salarié effectue une activité bénévole ou dans un autre domaine sans lien avec son employeur : elle peut être admise, sous réserve du respect des prescriptions médicales
  • Le salarié travaille sans autorisation de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) : il s’expose à la suspension de ses indemnités journalières

Les risques encourus

Outre le licenciement, le salarié fautif peut perdre l’indemnité d’arrêt maladie ainsi que les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale

L’employeur, informé d’une activité jugée incompatible avec l’arrêt, peut en effet signaler la situation à l’Assurance maladie, qui dispose du pouvoir de suspendre le versement des allocations.

Ainsi, la légalité d’une activité exercée pendant un arrêt maladie dépend de sa compatibilité avec l’état de santé du salarié et de son absence de conflit d’intérêt avec l’employeur.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Dernières publications

📩 Ne ratez plus les infos qui comptent pour vous

Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter et recevez des conseils pratiques et des actus essentielles sur :

  • 💼 Votre carrière 

  • 🧓 La retraite

  • 🚀 Les tendances du marché

  •  

1 à 2 emails par semaine. Désinscription possible à tout moment, en 1 clic en bas de chaque newsletter