Alors que les pensions complémentaires s’apprêtent à connaître une légère revalorisation, les regards se tournent vers 2026, année marquée par un possible gel prolongé des retraites Agirc-Arrco. Prévue pour novembre 2025, cette augmentation pourrait être la dernière avant une pause de deux ans dans les ajustements. Dans un contexte économique contraint, marqué par une inflation modérée et une volonté de stabiliser les comptes, les retraités du privé doivent s’attendre à une période d’austérité budgétaire. Le montant exact de cette hausse dépendra des dernières décisions prises à l’automne par les partenaires sociaux. En attendant, les projections restent prudentes, les marges de manœuvre financières étant restreintes. Voici les informations à connaitre avant le gel des retraites de 2026.
Ce que vous allez découvrir :
Revalorisation annoncée des pensions complémentaires pour novembre 2025
L’Agirc-Arrco procédera à sa revalorisation annuelle des pensions le 1er novembre 2025, avec un versement prévu le lundi 3, en raison du jour férié. Cette hausse sera calculée sur la base de l’inflation hors tabac, estimée par l’Insee à 0,9 %.
Selon les projections actuelles, la revalorisation oscillera entre 0,5 % et 0,9 %. Cette fourchette reflète une volonté de prudence budgétaire, dans un contexte où les partenaires sociaux s’apprêtent à entériner une décision lourde de conséquences : le gel des pensions jusqu’en 2027.
La valeur du point Agirc-Arrco, indice central dans le calcul des pensions, sera fixée cet automne. Sa nouvelle cotation définira le niveau exact d’augmentation applicable aux pensions des retraités du privé.
Une hausse contenue, un pouvoir d’achat fragilisé
La modération de l’inflation anticipée en 2025 limite mécaniquement le niveau de revalorisation. Avec une prévision établie à 0,9 %, les pensions évolueront peu, sans pour autant compenser la pression sur certaines dépenses incompressibles.
Les retraités doivent composer avec une double contrainte :
- une revalorisation marginale de leurs revenus mensuels
- des coûts courants (alimentation, santé, énergie) qui échappent à cette dynamique modérée
La Banque de France tablait initialement sur une inflation plus soutenue, mais la réalité conjoncturelle a déjoué ces prévisions.
Résultat : une perte de pouvoir d’achat dissimulée derrière une hausse nominale :
Pension mensuelle actuelle | Revalorisation à 0,5 % | Revalorisation à 0,9 % | Montant mensuel après hausse (0,5 %) | Montant mensuel après hausse (0,9 %) |
---|---|---|---|---|
800 € | +4 € | +7,20 € | 804 € | 807,20 € |
1 200 € | +6 € | +10,80 € | 1 206 € | 1 210,80 € |
1 600 € | +8 € | +14,40 € | 1 608 € | 1 614,40 € |
2 000 € | +10 € | +18 € | 2 010 € | 2 018 € |
L’écart entre la revalorisation effective et la perception des prix quotidiens entretient une forme d’érosion silencieuse du pouvoir d’achat.
Vers une suspension des hausses jusqu’en 2027
Le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco s’oriente vers une politique de gel des pensions pour les années 2026 et 2027. Cette décision s’inscrit dans une stratégie de redressement des comptes du régime complémentaire, sans recours aux hausses de cotisation ni ponction des réserves.
Trois objectifs président à cette orientation :
- assurer la viabilité financière du régime sur le long terme
- éviter une dégradation rapide des actifs de réserve
- maintenir un cadre stable pour les partenaires sociaux
Ce gel, s’il est confirmé à l’automne, marquera une inflexion dans la gestion des retraites complémentaires.
La suspension des revalorisations s’inscrit dans une logique de maîtrise, dictée par les équilibres démographiques et les incertitudes économiques persistantes.
Une trajectoire contrainte par les réalités économiques
L’Agirc-Arrco, cogéré par les représentants du Medef et des principales confédérations syndicales (CFDT, CGT, CFE-CGC, etc.), se distingue par son autonomie de gestion.
Cette indépendance impose une rigueur d’autant plus forte que les marges de financement sont limitées.
Le calendrier institutionnel prévoit une prise de décision à l’automne 2025. En cas de validation du gel, les retraités doivent s’attendre à une stabilité forcée de leurs revenus jusqu’à fin 2027, sans correction monétaire.
L’absence de perspective de hausse nécessite, pour certains foyers une adaptation budgétaire anticipée et une attention renforcée aux dépenses de santé et de logement.