Au moment de remplir leur déclaration de revenus, nombreux sont les retraités qui reproduisent chaque année une même maladresse : inclure à tort les cotisations de leur complémentaire santé parmi les charges déductibles. Cette confusion, souvent liée à une mauvaise interprétation du formulaire, peut entraîner des rappels d’impôt, voire des sanctions. Pourtant, une simple lecture attentive des règles fiscales permettrait d’éviter l’écueil. La mutuelle santé, bien qu’indispensable pour beaucoup, ne donne pas toujours lieu à un avantage fiscal. L’administration recadre régulièrement ces erreurs dans les déclarations, en particulier celles des assurés individuels. Nous vous expliquons comment éviter cette erreur lors de votre déclaration d’impôts avec votre mutuelle.
Table des matières
Cotisations de mutuelle : quelle prise en compte dans la déclaration ?
Une simple case mal cochée ou une ligne mal interprétée peut suffire à fausser l’ensemble de votre déclaration et entraîner un redressement inattendu.
Une couverture complémentaire jugée facultative pour les retraités
Contrairement aux salariés du secteur privé ou public, les retraités ne sont pas soumis à une obligation d’adhésion à une complémentaire santé.
Le fisc considère cette souscription comme un choix individuel, sans caractère contraignant. En conséquence, les cotisations versées à une mutuelle retraite ne peuvent pas être intégrées aux charges déductibles dans la déclaration annuelle de revenus.
Cette règle est clairement rappelée dans la notice 2041-GP de la DGFiP. Même si la dépense semble logique pour faire face aux frais médicaux, elle ne relève pas d’un contrat imposé par un tiers, ce qui la rend inéligible à tout allègement fiscal.
La bonne nouvelle est que l’abattement fiscal de 10% est maintenu en 2025 ce qui permet aux retraités de ne pas voir leur impôt augmenter.
Une déductibilité admise dans des cas très encadrés
Certains profils de retraités peuvent tout de même déduire leurs cotisations de santé, mais uniquement s’ils relèvent d’un régime particulier. C’est le cas :
- des anciens indépendants ayant souscrit un contrat Madelin avant leur départ à la retraite
- des bénéficiaires d’une pension issue d’un contrat collectif obligatoire souscrit du temps de leur activité
Ces exceptions demeurent minoritaires et pour la majorité des retraités affiliés à un contrat individuel, aucune réduction d’impôt n’est envisageable sur ces versements.
Des erreurs de déclaration fréquentes… et corrigées
De nombreux foyers déclarent à tort leurs cotisations de mutuelle dans les rubriques réservées aux charges déductibles.
Ce réflexe, bien qu’ancré, est erroné.
Le fisc opère alors un recalcul du montant dû, assorti d’un éventuel redressement. L’absence de case spécifique pour ce type de dépense est un indice clair de son inéligibilité à la déduction.
Il est donc recommandé de ne pas mentionner :
- les cotisations à une complémentaire individuelle, même si elle couvre les soins courants
- les montants issus d’un contrat librement souscrit sans caractère collectif ou obligatoire
Quels leviers fiscaux restent à disposition des retraités ?
Si les cotisations de mutuelle ne sont pas déductibles, certains dispositifs permettent malgré tout d’atténuer la pression fiscale sur les pensions de retraite.
L’abattement automatique sur les pensions de retraite
Malgré l’exclusion des cotisations santé, les retraités bénéficient toujours d’un dispositif de droit commun : un abattement de 10 % appliqué d’office sur le montant brut des pensions déclarées.
Il vise à compenser l’absence de frais professionnels, comme c’est le cas pour les actifs.
Ce rabais est plafonné et pour l’année 2025, il s’élève à 4 412 € maximum par foyer fiscal. Il est appliqué automatiquement par l’administration, sans justificatif à produire.
Un avantage complémentaire réservé aux plus de 65 ans
Un second abattement fiscal, réservé aux contribuables âgés d’au moins 65 ans, peut venir alléger la note, à condition de ne pas dépasser un plafond de revenus. Ce dispositif vient s’ajouter à l’abattement de 10 %.
Il est automatiquement calculé par les services fiscaux lorsque les conditions sont réunies, sans démarche supplémentaire.
Bercy souligne que ce mécanisme bénéficie surtout aux retraités modestes dont la mutuelle, bien que nécessaire, ne leur ouvre aucun droit fiscal particulier.