ActualitésPourquoi les grévistes évitent-ils le week-end pour manifester? Les grèves sont souvent...

Pourquoi les grévistes évitent-ils le week-end pour manifester? Les grèves sont souvent programmées le mardi et le jeudi!

Dans l’histoire sociale française, certains jours semblent avoir été choisis de longue date pour marquer les mobilisations. Du plan Juppé contesté en décembre 1995 à la bataille contre le CPE en mars 2006, en passant par les cortèges contre la réforme des retraites en 2010, un point commun ressort : de nombreuses journées de grève nationale se tiennent un mardi ou un jeudi. Cette régularité intrigue autant qu’elle illustre une organisation stratégique des syndicats. Mais pourquoi ces deux jours, plutôt que le week-end ou le vendredi ? Décryptage.

À découvrir absolument :

  1. 36 jours de repos en 2026 avec seulement 13 jours de congés ! Voici comment les poser stratégiquement
  2. Jours fériés : défendez vos droits avec ces 5 informations à absolument connaitre
  3. Jours fériés de mai : combien cela va-t-il réellement impacter votre salaire ?

Pourquoi les mobilisations évitent-elles le week-end ?

Le samedi et le dimanche pourraient sembler propices à des rassemblements massifs, puisque la majorité des salariés sont alors libérés de leurs obligations professionnelles. Mais une grève tire son efficacité de sa capacité à perturber l’activité économique et le fonctionnement des services publics. Or, pendant les jours de repos, l’impact sur la production ou les transports est inexistant.

Dans un pays où le salaire médian en 2025 reste un repère pour mesurer les écarts de rémunération et nourrir les revendications sociales, cette dimension économique demeure centrale dans la stratégie syndicale.

Les syndicats s’écartent aussi des week-ends pour une autre raison : ces journées sont fréquemment utilisées par les partis politiques pour organiser leurs propres défilés. Les centrales comme la CGT, la CFDT ou Force Ouvrière craignent que leurs revendications sociales soient confondues avec des slogans partisans.

Pour maintenir une autonomie dans leurs luttes, elles préfèrent inscrire leurs actions dans la semaine, en évitant toute interférence avec le calendrier politique.

Pourquoi le mardi et le jeudi sont-ils privilégiés ?

Une fois le week-end écarté, reste à choisir les créneaux les plus propices à une forte mobilisation. Certains jours posent problème :

  • Le lundi est affaibli par les absences liées aux RTT, souvent accolées au week-end
  • Le mercredi, marqué par l’absence d’école l’après-midi pour de nombreux enfants, rend la disponibilité des parents plus incertaine
  • Le vendredi, en bordure du week-end, freine l’élan d’une grève reconductible

Dans ce contexte, le mardi et le jeudi apparaissent comme des jours “neutres”, où les salariés sont pleinement disponibles et où les cortèges peuvent compter sur une participation renforcée. Ces deux jours s’inscrivent aussi dans une dynamique plus large : ils permettent de rythmer la contestation en laissant un intervalle entre les mobilisations successives.

Entre le mardi et le jeudi, lequel mobilise le plus ?

Si les deux jours se prêtent bien à l’action collective, une préférence se dessine. Le jeudi concentre souvent l’attention des syndicats. Plusieurs arguments expliquent cette tendance.

D’abord, la préparation d’une mobilisation nationale demande du temps. L’organisation en intersyndicale implique des réunions stratégiques, parfois appelées veillées d’armes. Ces rencontres se tiennent plus facilement un mercredi qu’un lundi, souvent marqué par des absences. Le jeudi bénéficie donc d’un meilleur dispositif logistique et d’une communication plus aboutie.

Ensuite, l’exposition médiatique est plus favorable le jeudi. Alors que le mardi s’inscrit en début de semaine, le jeudi laisse trois jours pour préparer le terrain, calibrer les communiqués et travailler le rapport de force dans l’espace public. Les manifestations bénéficient ainsi d’une visibilité accrue dans les journaux, à la radio et sur les chaînes d’information en continu.

Enfin, le jeudi facilite la mise en place d’un enchaînement tactique : il ouvre la voie à la possibilité d’une grève reconductible dès le lendemain, vendredi, permettant aux syndicats de prolonger la pression sociale jusqu’au week-end.

Source : caminteresse.fr

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Dernières publications

📩 Ne ratez plus les infos qui comptent pour vous

Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter et recevez des conseils pratiques et des actus essentielles sur :

  • 💼 Votre carrière 

  • 🧓 La retraite

  • 🚀 Les tendances du marché

  •  

1 à 2 emails par semaine. Désinscription possible à tout moment, en 1 clic en bas de chaque newsletter