Ils travaillent dans l’ombre des bus et des rames de métro, redoutés par de nombreux usagers mais indispensables au bon fonctionnement du réseau francilien. Sans diplôme requis, ce poste à la RATP peut rapporter plus de 2 100 euros nets par mois, au prix d’un quotidien rythmé par les tensions et les confrontations. Fatima, contrôleuse depuis trois ans, raconte les réalités d’un métier que presque tout le monde préfère éviter. Voici comment elle gagne plus de 2 100 euros par mois sans avoir le Bac.
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Une profession mal considérée mais correctement rémunérée
Ils font partie du paysage quotidien des transports franciliens, mais suscitent rarement la sympathie des usagers.
Les agents de contrôle de la RATP, postés aux sorties de bus ou à la descente des rames de métro, sont chargés de vérifier la validité des titres de transport. La mission, indispensable au fonctionnement du réseau, ne requiert aucun diplôme pour être exercée.
Pourtant, cette fonction, exercée au contact direct des voyageurs, est souvent mal vécue par ceux qui l’occupent, malgré une rémunération supérieure à la moyenne de nombreux emplois accessibles sans qualification avancée.
Fatima, contrôleuse depuis trois ans, illustre ce paradoxe. Après avoir interrompu un cursus de droit et enchaîné les missions d’intérim, elle découvre ce poste qui, primes comprises, lui assure 2 100 euros nets mensuels. Un montant qu’elle juge supérieur à ce qu’elle aurait pu percevoir ailleurs, compte tenu de son absence de diplôme universitaire.
Éléments de rémunération mensuelle | Montant estimé (€) |
---|---|
Salaire de base | 1 850 |
Primes liées aux missions | 200 |
Indemnités diverses | 50 |
Heures supplémentaires éventuelles | 100 |
Total net | 2 100 |
Les raisons d’une image négative
Si Fatima comprend l’utilité de son travail, elle admet également percevoir la défiance qu’il suscite. Les contrôles sont souvent perçus comme intrusifs, notamment lorsque les équipes se positionnent de manière à surprendre les fraudeurs sur le fait.
Cette méthode, explique-t-elle, alimente l’animosité des usagers, même si elle rappelle que l’agressivité dont font preuve certains voyageurs dépasse parfois la simple contestation verbale.
Elle évoque des épisodes marqués par des insultes, des crachats ou des tentatives d’intimidation. Certaines stations sont réputées plus tendues que d’autres, au point que la perspective d’une journée de travail y provoque une réelle appréhension.
Ce climat de tension constante finit par donner à cette fonction l’image de ces métiers qui plombent le moral.
Des ajustements pour améliorer l’acceptation
Pour que cette profession gagne en reconnaissance, Fatima estime qu’une évolution de l’organisation des contrôles serait bénéfique.
Elle cite l’exemple de plusieurs réseaux ferroviaires européens où les agents sont affectés à des gares fixes, créant ainsi une habitude de contrôle chez les voyageurs. Cette présence régulière, plutôt que ponctuelle et mobile, réduirait selon elle le sentiment de traque ressenti par certains usagers.
Parmi les pistes évoquées, certaines pourraient être mises en œuvre sans bouleversement majeur :
- Répartir les agents par zones géographiques stables
- Communiquer davantage sur le rôle et la fonction réelle des contrôleurs
- Renforcer la sécurité lors des interventions dans les zones sensibles
Après trois années passées à arpenter couloirs et quais, Fatima envisage désormais une progression interne, afin de s’éloigner du terrain et d’accéder à des fonctions de coordination. Ce changement lui permettrait de préserver son expérience tout en réduisant l’exposition directe aux tensions quotidiennes.