Avant de partir en retraite, un simple oubli sur le salaire de fin de carrière peut amputer la pension versée pendant des décennies, faute de rectification auprès des caisses de retraite. Des milliers de pensions versées par la Cnav ou l’Agirc-Arrco contiennent des erreurs, souvent liées aux primes non comptabilisées ou à des déclarations incomplètes. Ces inexactitudes font baisser le montant mensuel sans que le retraité en soit informé, avec un impact définitif sur le niveau de vie. La vigilance en amont reste le seul moyen d’éviter cette perte. Nous vous expliquons quelle est cette erreur sur le salaire qui peut impacter votre retraite.
Ce que vous allez découvrir :
Les erreurs qui faussent le calcul de votre pension de retraite
Le montant de la pension s’appuie sur un mécanisme complexe, incluant trimestres validés, salaires annuels moyens et taux de liquidation, avec une place déterminante pour le dernier salaire chez certains assurés, notamment dans la fonction publique.
Une simple erreur ou une omission dans ces informations compromet le calcul de la pension et entraîne une baisse durable du versement mensuel.
Sachez que 1 Français sur 10 ne touche pas le bon montant de sa pension donc il est indispensable de vérifier toutes les informations données.
Primes et bonus oubliés dans le calcul
L’oubli des primes et des bonus figure parmi les anomalies les plus fréquentes. Ces compléments, même ponctuels, augmentent le salaire de référence si leur prise en compte est prévue.
Leur absence dans les déclarations transmises aux organismes entraîne une sous-évaluation du montant pris en compte, réduisant directement la pension perçue.
Les agents hospitaliers ou fonctionnaires sont particulièrement exposés lorsque certaines primes ne figurent pas sur le traitement indiciaire servant de base.
Déclarations de revenus erronées
Des erreurs apparaissent fréquemment lors de la transmission des données de fin de carrière aux caisses.
Une mauvaise saisie du salaire brut, l’omission d’une période de chômage indemnisé ou d’un congé parental, ou encore un décalage entre employeur et caisse génèrent des écarts durables.
Ces erreurs administratives, amplifiées par le manque de coordination entre les régimes de base et complémentaires, finissent par réduire le montant mensuel de manière invisible pour le retraité.
Conséquences sur les cotisations et le taux de remplacement
Une erreur sur le dernier salaire influe directement sur le calcul des cotisations sociales, qui détermine le taux de remplacement.
Une sous-déclaration entraîne une baisse des droits acquis, limitant la pension versée tout au long de la retraite.
Le tableau ci-dessous illustre l’impact d’une erreur sur le dernier salaire en fonction de divers profils :
Profil | Dernier salaire déclaré | Salaire réel | Écart annuel sur pension | Perte sur 20 ans |
---|---|---|---|---|
Cadre privé | 3 200 € | 3 500 € | -430 € | -8 600 € |
Fonctionnaire cat. A | 2 800 € | 3 000 € | -370 € | -7 400 € |
Infirmier hospitalier | 2 000 € | 2 150 € | -220 € | -4 400 € |
Cadre sup. | 5 000 € | 5 500 € | -620 € | -12 400 € |
Comment prévenir les erreurs de dernier salaire avant le départ
Consulter son relevé de carrière sur le portail Info-Retraite ou via la Cnav et l’Agirc-Arrco favorise l’anticipation de ces erreurs.
Une simple vérification des salaires bruts enregistrés, des périodes de chômage, des primes et des périodes d’activité, permet de repérer des écarts avant liquidation des droits.
Les démarches de correction après le départ en retraite sont longues et ne garantissent pas toujours la récupération complète des sommes manquantes. La correction en amont est le seul moyen d’éviter une perte durable.
Voici les étapes pour sécuriser le calcul de votre pension :
- Comparer bulletins de salaire et relevé de carrière, notamment sur les six derniers mois (fonction publique) ou les 25 meilleures années (privé)
- Vérifier que primes, indemnités et salaires figurent sur le relevé
- Signaler toute incohérence à la caisse concernée avant la liquidation des droits