Management & RHL'erreur fatale que beaucoup commettent en démissionnant et comment y échapper

L’erreur fatale que beaucoup commettent en démissionnant et comment y échapper

Quitter son poste en pensant bénéficier de l’allocation chômage reste un réflexe fréquent, rarement gagnant. En France, la démission ferme généralement l’accès aux droits au chômage, laissant des milliers de salariés sans ressources après leur départ, persuadés à tort de percevoir une indemnité de France Travail. Ces situations se multiplient depuis la crise sanitaire, où la « Grande Démission » a transformé les habitudes professionnelles. Savoir quand une démission ouvre réellement droit aux allocations devient un levier pour préserver ses revenus sans risquer la précarité. Voici comment éviter l’erreur lors d’une démission qui pèse lourd sur le budget de nombreux salariés.

Quitter un emploi en France : une décision souvent aux répercussions sous-estimées

En 2024, la Dares a recensé environ 2 millions de démissions, dont 1,8 million en CDI, signe d’une dynamique persistante sur le marché du travail.

Nombre de ces salariés quittent leur poste sans projet immédiat ni nouveau contrat sécurisé, en pensant pouvoir compter sur l’allocation de retour à l’emploi.

Erreur fréquente : la démission volontaire ne donne pas droit à l’allocation chômage. France Travail le confirme, le caractère volontaire d’une rupture ne permettant pas d’ouvrir un droit à l’indemnisation, sauf exception.

Ces exceptions concernent les cas suivants :

  • déménagement pour suivre un conjoint muté
  • non-paiement du salaire
  • actes délictueux subis sur le lieu de travail
  • signature d’un contrat de service civique ou de volontariat d’un an

Fournir les justificatifs est indispensable pour que la démission soit reconnue comme « légitime » par France Travail.

Une autre forme de démission qui se constate fréquemment est le Revenge Quitting ou la démission par revanche. Ce procédé ne permet pas non plus l’obtention du chômage.

Cadre légal de la démission : comprendre les conditions d’accès aux allocations

Une démission sous contrainte peut être requalifiée en licenciement sans cause réelle et sérieuse par le conseil de prud’hommes, permettant l’accès aux allocations chômage. Cette requalification suppose de prouver la contrainte, une procédure rarement simple.

Certains salariés envisagent l’abandon de poste comme solution, en cessant de se présenter sans justification.

Une avocate rappelle que ce procédé est risqué, d’autant qu’un décret de 2023 établit une présomption de démission en cas d’abandon de poste.

L’abandon de poste ne permet pas un versement immédiat de l’ARE. Le salarié doit rester 121 jours (quatre mois) sans emploi avant de solliciter France Travail pour une étude de sa situation, un délai qui place dans une précarité financière prolongée.

Voici un tableau récapitulatif des situations de départ et de l’accès potentiel à l’ARE :

Situation Droit à l’ARE immédiat Conditions requises
Démission volontaire Non
Démission légitime Oui Justificatifs indispensables
Abandon de poste Non immédiat Accès possible après 121 jours de chômage
Démission sous contrainte requalifiée Oui Décision prud’homale nécessaire

Quitter un CDI sans perdre ses droits : la stratégie de la rupture conventionnelle

Pour quitter un CDI tout en conservant le droit à l’allocation chômage, la solution la plus fiable reste la négociation d’une rupture conventionnelle.

Ce dispositif sécurisé permet une rupture amiable, l’octroi d’une indemnité de rupture spécifique et le versement des allocations chômage dès l’inscription à France Travail.

Cette approche préserve la relation entre salarié et employeur tout en permettant de préparer son projet professionnel sans précipitation.

Face aux incertitudes du marché du travail, elle constitue une alternative prudente à la démission précipitée.

Pour quitter son emploi sans risquer une perte de revenus, il est judicieux de :

  • privilégier la rupture conventionnelle
  • vérifier si sa situation peut rendre la démission légitime
  • éviter l’abandon de poste sans accompagnement juridique

Maîtriser ces subtilités juridiques favorise une transition professionnelle sécurisée et limite le risque de précarité après la rupture d’un contrat de travail.

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