Le curriculum vitae reste la pièce maîtresse d’une candidature. Document de synthèse, il reflète un parcours et constitue le premier filtre entre un postulant et un recruteur. Pourtant, dans la volonté d’être complet, certains candidats s’exposent à des écueils en livrant des informations qui ne devraient pas apparaître. Un récent rappel de la CNIL met en lumière les dérives possibles et les conséquences parfois directes sur l’accès à l’emploi. Voici l’erreur sur un CV qui pourrait coûter cher.
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Quand la précision devient un handicap
Selon Éric Delisle, chef du service juridique de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés, nombre de candidats continuent d’ajouter des détails superflus : âge, adresse complète, voire photo.
Ces données, loin de valoriser les compétences, peuvent être utilisées par un recruteur pour écarter un dossier sans même considérer l’expérience.
Ces ajouts figurent parmi les erreurs fatales sur un CV d’après un recruteur, car ils exposent inutilement le candidat à un tri défavorable.
Le conseil officiel est clair : ne mentionner que le prénom, le nom, un numéro de téléphone et une adresse électronique. Ces éléments suffisent à établir un premier contact professionnel et évitent que le lieu de résidence ou la situation personnelle n’influencent la sélection.
Des informations personnelles exploitées à contre-emploi
Un CV est souvent stocké bien au-delà du temps de recrutement. Il peut transiter sur des plateformes, être enregistré sur des serveurs externes, ou circuler parmi différents services. La multiplication des points de stockage accroît mécaniquement le risque d’exposition.
Trois types de menaces se dégagent :
- L’usage discriminatoire par l’entreprise, qui peut considérer la distance domicile-travail comme un critère éliminatoire
- La compromission des données en cas de piratage, ouvrant la voie à l’usurpation d’identité ou à des escroqueries
- L’exploitation commerciale : certaines sociétés, recevant des milliers de CV, réemploient les adresses électroniques pour diffuser de la publicité
Les dangers numériques autour du CV
Les cyberattaques visant les bases de données de recrutement sont fréquentes. Une adresse postale ou un numéro de téléphone, associés à un courriel, offrent aux fraudeurs un matériau exploitable pour construire de fausses identités numériques.
Pour mesurer l’ampleur des menaces, il suffit de rappeler que la CNIL recense chaque année plusieurs centaines de signalements relatifs à des vols de données personnelles en lien avec des candidatures.
Un CV sobre pour maximiser ses chances
La recommandation des experts en protection des données converge avec celle des recruteurs : un document sobre, lisible et ciblé favorise une lecture efficace et met en avant l’expérience professionnelle plutôt que des éléments périphériques.
Les candidats gagneraient à considérer le CV comme une vitrine réduite à l’essentiel, où chaque mention sert un objectif : démontrer une compétence, mettre en avant un savoir-faire ou refléter une expertise. Le reste, aussi anodin puisse-t-il paraître, peut se retourner contre celui qui postule.
Je m’intéresse aux questions économiques, à la vie des entreprises et aux enjeux liés à la retraite. À travers mes articles, je décrypte l’actualité du monde du travail et du patrimoine, avec l’objectif d’apporter des informations claires, pratiques et utiles à celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre les évolutions du système économique et leurs impacts sur leur quotidien.