Management & RH"Test du sac à main" en entretien d'embauche : êtes-vous prêt à...

« Test du sac à main » en entretien d’embauche : êtes-vous prêt à répondre à la question piège?

Une pratique singulière s’installe dans certains entretiens d’embauche : demander au candidat d’ouvrir son sac à main. Ce geste, qui semble anodin, soulève de nombreuses réserves. Derrière l’argument de l’évaluation de l’organisation personnelle, se cachent des interrogations sur l’atteinte à la vie privée, le respect de la dignité et le risque de discrimination. Des témoignages publiés dans Le Parisien révèlent l’inconfort qu’il suscite, notamment chez les personnes contraintes d’accepter la requête par peur de compromettre leurs chances. Penchons-nous de plus près sur le test du sac à main qui déstabilise les candidats.

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Évaluer la rigueur du candidat ou dissimuler une intention moins avouable ?

Officiellement, ce test serait une manière de sonder la rigueur et la capacité d’organisation du postulant. Montrer un sac ordonné serait censé refléter un esprit structuré et méthodique.

Une candidate interrogée explique avoir accepté à contrecœur, bien qu’elle ait immédiatement ressenti le caractère déplacé de la demande. Elle a finalement été embauchée, mais demeure profondément marquée par l’expérience.

Derrière cette justification, beaucoup y voient un levier de contrôle, voire un outil de mise à l’épreuve de la docilité. Le contenu d’un sac peut contenir des éléments sensibles, comme des traitements médicaux ou des documents personnels.

Ces informations, qui devraient rester confidentielles, peuvent devenir des prétextes implicites à la stigmatisation. Cette intrusion installe un rapport de force qui dépasse largement le cadre de l’entretien.

Le sac à main, un miroir intime de la vie quotidienne

Un sac n’est jamais neutre : il concentre une partie de l’intimité d’une personne. La psychologue clinicienne Amélie Boukhobza rappelle que ce qu’on y trouve peut être révélateur d’une manière d’exister au monde.

On peut y lire :

  • Un sens aigu du contrôle avec des compartiments bien rangés
  • Une tendance à l’accumulation marquée par un désordre apparent
  • Une anticipation permanente à travers carnets, trousses ou médicaments
  • Un besoin de réassurance par la présence d’objets personnels multiples

Le problème se situe dans la nature même de ces indices : ils appartiennent à la sphère privée. Antidépresseurs, objets intimes ou traces de fatigue ne devraient jamais être exposés à un recruteur.

Le sac à main agit comme une extension de soi, et forcer son ouverture revient à franchir une frontière personnelle qui n’a rien à voir avec les compétences professionnelles.

Le test du sac à main : analyse et réactions possibles

Cette pratique, encore marginale mais en expansion, suscite inquiétude et perplexité. Lorsqu’un recruteur exige l’ouverture d’un sac, il franchit une frontière intime qui interroge sur ses méthodes d’évaluation.

De nombreux spécialistes y voient une atteinte claire à la vie privée et, dans la majorité des cas, une discrimination sexiste, puisqu’elle concerne presque uniquement les femmes.

Certains acceptent, contraints par la nécessité d’obtenir un emploi, tout en ressentant un malaise durable. Le droit du travail autorise pourtant le refus, la saisine des représentants du personnel ou une action en justice.

Même dans le cadre d’obligations en entretien individuel obligatoire, un recruteur ne peut exiger de consulter un sac personnel. L’absence de preuve concrète rend néanmoins les démarches juridiques difficiles à aboutir.

Le test du sac à main ne se limite donc pas à une curiosité de recruteur. Il engage des enjeux juridiques liés à la confidentialité, psychologiques en instaurant un rapport de domination, et éthiques en détournant le recrutement de sa finalité première. Sur le plan social, il renforce des inégalités de genre, en visant presque exclusivement les femmes.

Cette dérive illustre une tendance inquiétante : faire passer l’intime avant les compétences professionnelles.

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