France Travail déploie une nouvelle stratégie pour accélérer l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap, confrontées à un taux de chômage de longue durée en constante progression. En ciblant spécifiquement les demandeurs d’emploi titulaires de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), l’opérateur public entend corriger une inégalité persistante. L’initiative repose sur un système de repérage simple et efficace, destiné à valoriser les offres émanant d’entreprises réellement disposées à recruter. Ce marquage permet de contourner les freins habituels liés aux stéréotypes ou aux craintes injustifiées. Du côté des candidats, le silence autour du handicap reste fréquent, notamment lorsqu’il est invisible. Voici ce nouveau dispositif qui permet de trouver plus facilement du travail.
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Une solution réservée aux demandeurs d’emploi reconnus RQTH
Depuis le mois de mai, France Travail teste dans treize régions un service conçu pour les quelque 500 000 demandeurs d’emploi en situation de handicap.
Baptisé Handimatch, cet outil cible exclusivement les personnes titulaires de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et permet de repérer facilement les offres d’emploi publiées par des entreprises engagées.
Ces annonces sont marquées par une pastille bien visible qui signale un employeur handiengagé, autrement dit ouvert à un recrutement inclusif.
L’idée : créer un repérage immédiat, pour aider les candidats à orienter leurs efforts vers des structures réellement réceptives.
Ce marquage joue un rôle essentiel, car 80 % des handicaps sont invisibles, ce qui incite nombre de candidats à ne pas mentionner leur situation sur leur CV.
Pour activer le dispositif, l’accord du demandeur d’emploi est indispensable. Un e-mail de consentement est adressé aux inscrits concernés. Fin mai, seuls 60 000 l’avaient consulté, mais 86 % ont validé leur adhésion.
Attention, si vous bénéficier de l’allocation, des contrôles renforcés pour les chômeurs seront effectifs à partir de juin 2025.
Une réponse concrète aux tensions de recrutement
Le potentiel d’Handimatch dépasse la seule logique de justice sociale. Il s’agit aussi d’un levier mobilisable pour répondre plus vite aux pénuries dans certains secteurs.
En ciblant des profils compétents mais sous-représentés, ce dispositif permet à certains employeurs d’accélérer leurs embauches.
L’impact est immédiat sur le taux de transformation des candidatures. Lorsqu’une offre est estampillée Handimatch, la probabilité qu’elle soit pourvue par une personne RQTH est démultipliée.
Voici un comparatif du taux de recrutement selon le type d’annonce :
| Type d’annonce | Part de recrutements réalisés avec des candidats RQTH |
|---|---|
| Offres classiques | 6 % |
| Offres identifiées via Handimatch | 26 % |
Ce taux de placement près de cinq fois supérieur constitue un signal fort. Il reflète l’intérêt d’un ciblage clair et d’un engagement mutuel, du côté de l’employeur comme du candidat.
Domaines concernés par les premiers recrutements via Handimatch :
- fonctions administratives
- nettoyage industriel
- commerce de proximité
- logistique et transports
Ces secteurs souffrent d’un déficit chronique de candidats et l’ouverture aux profils en situation de handicap, souvent expérimentés et motivés, représente une voie d’optimisation tangible.
Une montée en puissance encore incomplète
Pour l’heure, le dispositif reste circonscrit à 13 régions, mais une généralisation à l’échelle nationale est annoncée.
France Travail prévoit également une campagne de communication d’envergure, tant à destination des employeurs que des bénéficiaires.
Le succès repose sur une articulation délicate : sensibiliser les recruteurs sans renforcer les stéréotypes, et inciter les demandeurs d’emploi à s’identifier sans crainte d’un effet contre-productif.
La directrice de l’inclusion chez France Travail, Caroline Dekerle, résume ainsi la philosophie du projet :
Aucun poste n’est fondamentalement incompatible avec le handicap. Encore faut-il élargir les perspectives.
Avec Handimatch, une porte s’entrouvre pour un public trop souvent tenu à l’écart des circuits classiques.
