Dans les échanges professionnels comme dans la rédaction des contrats, les notions de jours ouvrables et de jours ouvrés alimentent régulièrement des malentendus aux conséquences concrètes pour les salariés. Le flou persistant autour de ces deux repères calendaires a des répercussions directes sur le décompte des congés, la durée des préavis ou la gestion des absences. Cette ambiguïté peut générer des erreurs coûteuses dans l’administration du personnel. Savoir les distinguer ne relève donc pas du détail, mais d’un enjeu fondamental de conformité sociale et de précision juridique. Nous vous expliquons la différence entre jour ouvré ou jour ouvrable pour un salarié.
Table des matières
Différencier jours ouvrables et jours ouvrés : les repères essentiels
Les jours ouvrables englobent, sauf exception, tous les jours de la semaine à l’exception du repos hebdomadaire (généralement le dimanche) et des jours fériés chômés. Concrètement, cela correspond à six jours : du lundi au samedi inclus.
Les jours ouvrés, en revanche, se réfèrent aux jours où l’entreprise fonctionne effectivement, soit en général cinq jours : du lundi au vendredi.
Ce sont les jours pendant lesquels le salarié est tenu d’être présent, et durant lesquels l’activité économique est exercée.
Ce découpage a des incidences directes sur les pratiques RH, en particulier dans le calcul des droits à congé ou des absences autorisées.
Sachez qu’il faut généralement prendre vos congés avant le 31 mai de l’année en cours pour en profiter.
Incidences juridiques et pratiques sur la gestion du personnel
La distinction entre jours ouvrables et jours ouvrés structure de nombreuses obligations contractuelles et conventionnelles.
Elle influence notamment :
- La gestion des congés payés (nombre de jours déduits selon le mode de calcul retenu)
- La formulation des délais (préavis, période d’essai, délai de carence)
- La fiabilité des processus de paie et de suivi du temps de travail
Une application inexacte peut induire des erreurs administratives ou être source de litiges, notamment en cas de contrôle de l’Inspection du travail ou lors de procédures contentieuses devant le conseil de prud’hommes.
Mise en situation : calcul d’une semaine de congés
Prenons le cas d’une salariée employée dans une entreprise fonctionnant sur 5 jours ouvrés (du lundi au vendredi). Elle dépose une semaine de congés à partir du lundi 10 mars.
Deux scénarios se présentent : en jours ouvrés, 5 jours sont déduits, correspondant à la période de lundi à vendredi.
En jours ouvrables, 6 jours sont comptabilisés, le samedi étant inclus dans le calcul.
Ce simple écart modifie le solde de congés restants et, à l’échelle de l’entreprise, peut fausser les statistiques d’absences ou le paramétrage des logiciels RH.
Notions à connaître
Certains termes, régulièrement employés dans la législation du travail, complètent cette distinction et permettent d’affiner les calculs de durée ou d’absence.
Le jour calendaire inclut tous les jours du calendrier, sans exception et le repos hebdomadaire est souvent fixé au dimanche, sauf organisation spécifique.
Le jour férié est chômé ou travaillé selon la convention collective applicable. L’absence autorisée, enfin, voit sa durée déterminée selon que le décompte s’appuie sur les jours ouvrés ou ouvrables.
Voici un tableau comparatif permettant de mieux cerner les spécificités de chaque terme :
| Type de jour | Définition pratique | Nombre habituel par semaine | Application courante |
|---|---|---|---|
| Jour ouvrable | Tout jour sauf dimanche et jours fériés | 6 | Calcul des congés en droit commun |
| Jour ouvré | Jour effectivement travaillé dans l’entreprise | 5 | Suivi de la présence, absences et congés |
| Jour calendaire | Tous les jours sans exception | 7 | Délais légaux (préavis, période d’essai…) |
| Jour férié | Jour chômé ou travaillé selon convention ou usage | Variable | Paie, fermeture d’établissement |