En 2025, les écarts de pension atteignent des niveaux difficilement justifiables. Certains retraités perçoivent plus de 2 000 euros mensuels, tandis que d’autres doivent se contenter de 272 euros. Ces disparités ne relèvent ni du hasard ni d’une anomalie passagère : elles s’inscrivent dans la structure même du système français. Régimes multiples, règles de calcul variables, carrières inégales et réalités sociales divergentes produisent un paysage fracturé. Derrière la moyenne nationale se cachent des trajectoires radicalement opposées. Voici l’explication des écarts de pension.
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Ce que vous allez découvrir :
D’où viennent les écarts de pension entre retraités ?
Le mode de calcul des pensions varie selon le régime d’affiliation. Dans la fonction publique, la pension repose sur les six derniers mois de traitement indiciaire, ce qui favorise les carrières ascendantes.
Dans le privé, elle s’appuie sur la moyenne des 25 meilleures années, un mode de calcul plus large, mais moins protecteur en cas de parcours irrégulier.
À poste équivalent, le différentiel peut atteindre plusieurs centaines d’euros : 420 € séparent deux retraités malgré le même salaire, selon qu’ils aient travaillé dans le privé ou dans la fonction publique.
La durée et la stabilité de la carrière constituent un autre levier déterminant. Un actif ayant cotisé sans interruption pendant 40 ans accède au taux plein, avec une base de calcul solide.
En revanche, les carrières hachées – fréquentes chez les intérimaires, indépendants ou salariés à temps partiel – entraînent des décotes, une validation incomplète des trimestres et des pensions amputées. Certains dispositifs permettent de valider gratuitement certaines périodes, mais leur portée reste limitée.
Les régimes spéciaux (comme ceux de la SNCF, d’EDF ou de l’armée) conservent des avantages notables : départs anticipés, méthodes de calcul favorables, pensions supérieures à la moyenne.
À l’inverse, les retraités du régime général et ceux relevant de la MSA perçoivent souvent les montants les plus bas. En l’absence de droits suffisants, certains ne touchent que la retraite de base minimale de 272 euros par mois, bien en dessous du seuil de pauvreté.
Des inégalités sociales et genrées toujours visibles
Les inégalités observées à la retraite sont souvent le prolongement direct de celles subies en activité. En 2025, les femmes perçoivent en moyenne 40 % de moins que les hommes.
Ce décalage s’explique par des interruptions liées à la maternité, une présence massive dans les emplois à temps partiel et une moindre progression salariale. La pension de réversion peut en partie amortir cet écart, mais elle ne corrige pas les déséquilibres structurels.
Les accidents de parcours – chômage, maladie, congé parental – laissent des traces durables. Même lorsque certaines périodes sont validées à titre gratuit, elles ne garantissent pas l’obtention d’un taux plein. Ces interruptions, fréquentes dans les secteurs précaires, affaiblissent la pension finale et aggravent les inégalités au moment du départ.
Enfin, le niveau d’études et le statut professionnel pèsent lourd. Les cadres supérieurs et professions libérales bénéficient de pensions supérieures à 2 000 €, souvent assorties de régimes complémentaires avantageux.
À l’inverse, les anciens ouvriers, aides à domicile ou agriculteurs touchent des pensions proches du minimum contributif, fixé à 684 € mensuels.
Catégorie professionnelle | Pension mensuelle moyenne (brute) | Observations |
---|---|---|
Cadres supérieurs | 2 400 € | Retraites complémentaires élevées |
Professions libérales | 2 100 € | Fortes disparités selon le secteur |
Fonctionnaires de catégorie A | 2 000 € | Calcul sur les six derniers mois |
Salariés du privé (carrière complète) | 1 500 € | Moyenne nationale |
Salariés précaires / temps partiel | 950 € | Carrières fragmentées |
Indépendants (hors libéraux) | 850 € | Cotisations faibles |
Exploitants agricoles (MSA) | 720 € | Retraite souvent partielle |
Retraités avec droits incomplets | 272 € | Montant de la retraite de base |
Je m’intéresse aux questions économiques, à la vie des entreprises et aux enjeux liés à la retraite. À travers mes articles, je décrypte l’actualité du monde du travail et du patrimoine, avec l’objectif d’apporter des informations claires, pratiques et utiles à celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre les évolutions du système économique et leurs impacts sur leur quotidien.