Alors qu’ils s’attendaient à une retraite sans accrocs, certains assurés découvrent tardivement des irrégularités dans leur relevé Agirc-Arrco. Points manquants, périodes invisibles, erreurs de déclaration… Ces anomalies peuvent avoir un impact direct sur le montant de la pension complémentaire. Elles concernent souvent des épisodes anciens, des périodes d’emploi atypiques ou mal renseignées par l’employeur. Dans un système basé sur la traçabilité des droits, la moindre omission peut entraîner une perte financière durable. Face à ce constat, les retraités sont de plus en plus nombreux à entamer des démarches pour faire rectifier leur relevé. Mais encore faut-il savoir à qui s’adresser, avec quels documents, et dans quels délais. Nous vous conseillons sur les démarches à effectuer lorsque vous constatez que des points manquent sur votre relevé de carrière.
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Comment agir en cas d’erreur ou d’oubli ?
Le régime Agirc-Arrco repose sur l’attribution de points en contrepartie des cotisations versées par l’employeur et le salarié.
Ces points, convertis en pension lors du départ à la retraite, doivent figurer intégralement sur le relevé disponible en ligne depuis l’espace personnel Info-retraite ou Agirc-Arrco. Ce document est également envoyé automatiquement tous les cinq ans à partir de 35 ans.
Pourtant, il arrive que certaines périodes ne soient pas enregistrées. Cela peut concerner :
- des emplois anciens déclarés par des entreprises aujourd’hui disparues
- des périodes de chômage non comptabilisées
- des activités à temps partiel sous-déclarées
- ou des erreurs dans le montant des salaires soumis à cotisations
Si vous constatez une incohérence dans votre relevé de points Agirc-Arrco, la première étape est de contacter la caisse référencée en bas du document.
Ce contact peut se faire en ligne ou par courrier et il doit être accompagné des justificatifs correspondant à la période litigieuse : bulletins de paie, certificats de travail, attestations de chômage, etc.
À partir de 55 ans, vous pouvez déposer une demande de correction de carrière inter-régimes. Cette procédure unique permet d’adresser simultanément les régimes de base et complémentaires.
Pour vérifier les montants de vos pensions qui sont déclarées au Fisc il vous suffit de consulter votre espace personnel Agirc-Arrco ou de prendre contacte avec un conseiller.
Une majorité de retraités concernés par le régime complémentaire
La retraite complémentaire Agirc-Arrco concerne l’ensemble des salariés du secteur privé, qu’ils aient été cadres ou non.
Fin 2022, selon la Drees, près de 17 millions de personnes percevaient une pension issue d’un régime de retraite français.
Le tableau suivant détaille la répartition des retraités par régime à cette date :
Régime de retraite | Nombre de retraités (fin 2022) | Proportion |
---|---|---|
Régime général (salariés du privé) | 15,1 millions | 88,8 % |
Fonction publique d’État | 1,2 million | 7,1 % |
CNRACL (hospitalier et territorial) | 0,7 million | 4,1 % |
Professions libérales | 0,3 million | 1,8 % |
Total retraités | 17,0 millions | 100 % |
Ce poids démographique s’inscrit dans une évolution plus large. Le Conseil d’orientation des retraites (COR) anticipe une baisse continue du ratio cotisants/retraités : aujourd’hui estimé à 1,7, il pourrait descendre à 1,4 d’ici 2070.
Anticiper les erreurs avant le départ en retraite
Le relevé de carrière n’est pas un document figé, il évolue à mesure que l’assuré poursuit son parcours professionnel.
Il peut donc être consulté et corrigé à tout moment. Un contrôle régulier permet de détecter les anomalies avant qu’il ne soit trop tard.
Attendre la liquidation de ses droits pour constater une erreur complique considérablement les démarches, d’autant plus lorsque les justificatifs datent de plusieurs décennies.
Il est donc recommandé de vérifier ce relevé tous les cinq ans, ou dès qu’un changement de situation intervient.
Les centres d’information Agirc-Arrco accueillent les assurés sur rendez-vous. Des entretiens personnalisés, gratuits, peuvent être sollicités dès 45 ans pour anticiper la constitution du dossier retraite.
En cas d’erreur, voici les principaux justificatifs susceptibles d’être exigés :
- Bulletins de salaire de la période concernée
- Contrats de travail ou attestations de l’employeur
- Attestation de versement de prestations chômage (Pôle emploi)
- Relevé de situation individuelle (RSI) ou livret militaire
- Attestation d’affiliation à un ancien régime (ex : Arrco, Agirc)