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CTA : nous payons tous, sans exception, pour maintenir les avantages sociaux accordés aux salariés d’EDF

Nous analysons souvent avec surprise les multiples composantes de nos factures d’électricité. Parmi ces éléments figure la contribution tarifaire d’acheminement, plus connue sous l’acronyme CTA, qui demeure largement méconnue du grand public. Cette contribution représente actuellement 4 % du montant total de votre facture électrique, soit environ 1,6 milliard d’euros collectés annuellement auprès de tous les consommateurs français.

Instaurée en 2004 lors de la libéralisation du marché énergétique, cette contribution obligatoire finance exclusivement les régimes de retraite spéciaux des employés des industries électriques et gazières (IEG). Nous payons ainsi tous, sans exception, pour maintenir les avantages sociaux accordés aux salariés d’EDF, Enedis, GRDF et autres entreprises du secteur. La CTA s’applique sur le transport et la distribution d’électricité, avec un taux calculé à partir d’un pourcentage du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE). Cette somme, soumise à une TVA de 5,5 %, peut évoluer annuellement selon les décisions réglementaires.

Une charge financière déguisée sur toutes les factures

L’analyse des données de la Caisse nationale des industries électriques et gazières révèle des chiffres éloquents. En 2019, 180 484 retraités bénéficiaient d’une pension IEG, avec une retraite moyenne de 2 765 euros bruts mensuels, contre seulement 1 503 euros pour l’ensemble des retraités français. L’âge de départ demeure particulièrement avantageux, oscillant entre 56 et 57 ans, tandis que le régime général fixe l’âge conjoncturel à 63 ans.

Les cotisations salariales ne couvrent que 68 % des 5,132 milliards d’euros nécessaires au financement de ces pensions. Les 32 % restants proviennent directement de la CTA, représentant plus de 8 000 euros par an et par retraité financés par tous les consommateurs d’énergie. Cette répartition soulève des questions légitimes sur l’équité fiscale, notamment quand nous observons que certains revenus échappent totalement à l’imposition dans d’autres contextes.

Type de pension Nombre de bénéficiaires Montant moyen mensuel
Droits propres IEG 135 512 2 765€
Droits dérivés IEG 39 536 1 200€
Régime général Ensemble des retraités 1 503€

Une exception française dans le paysage européen

Notre système de financement via la CTA constitue une singularité européenne remarquable. Aucun autre pays de l’Union européenne n’impose une contribution similaire sur les factures énergétiques de ses citoyens. L’Allemagne applique certes une taxe sur l’électricité participant au financement des retraites, mais celle-ci vise à réduire les charges patronales pour diminuer les prix au consommateur, contrairement à notre modèle français.

Les promesses initiales de neutralité budgétaire se révèlent aujourd’hui caduques. Lors de l’instauration de la CTA, les autorités garantissaient une compensation par la baisse des tarifs énergétiques. La réalité diffère : le montant de cette contribution a augmenté de moitié entre 2010 et 2019, soit trois fois plus rapidement que l’inflation. Cette évolution s’ajoute à la hausse générale de 50 % des prix de l’électricité sur la même période.

L’application de la TVA sur la CTA révèle également une incohérence notable. Cette taxe sur la consommation s’applique normalement aux biens et services consommés, non aux contributions sociales. Les stratégies d’optimisation fiscale, comme l’utilisation des cases 7WJ et 7WI pour réduire ses impôts, montrent que d’autres leviers existent pour alléger la pression fiscale des particuliers.

Cette situation soulève des interrogations fondamentales sur la répartition des charges sociales dans notre système énergétique et l’équité entre les différents régimes de retraite français.

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