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Suppression de l’abattement de 10 % : êtes-vous concerné par ces 3 conséquences inattendues ? 

L’éventuelle disparition de l’abattement fiscal de 10 % appliqué aux pensions de retraite bouleverse une règle ancrée dans le paysage fiscal depuis plus de quarante ans. Cette mesure, instaurée à la fin des années 1970 pour soulager la pression fiscale sur les personnes âgées, fait aujourd’hui l’objet d’un réexamen budgétaire. Son retrait provoquerait une hausse d’impôts pour des millions de retraités, impacterait leur pouvoir d’achat, et modifierait l’équilibre entre actifs et pensionnés. Les effets de cette suppression seraient à la fois économiques, sociaux et politiques. Nous vous présentons 3 conséquences si l’abattement fiscal est supprimé pour les retraités. 

Une mesure historique aujourd’hui fragilisée

Mis en place en 1978 par le gouvernement de Raymond Barre, l’abattement fiscal de 10 % visait à compenser la baisse de revenus liée au passage à la retraite, en s’inspirant de la déduction forfaitaire accordée aux actifs.

Il permet aujourd’hui une réduction d’impôt pouvant atteindre 4 123 euros par foyer et s’applique automatiquement aux pensions.

Pour de nombreux retraités, notamment ceux dont les revenus sont modestes ou situés juste au-dessus du seuil d’imposition, cet avantage constitue un soutien financier structurant.

Une pression fiscale accentuée pour des millions de retraités

La suppression de l’abattement entraînerait une revalorisation immédiate de la base imposable. La fin de l’abattement a une conséquence financière dans un premier temps.

Ainsi, un retraité percevant une pension de 2 000 euros par mois verrait sa base augmentée de 2 400 euros par an, ce qui pourrait se traduire par plusieurs centaines d’euros supplémentaires à verser au fisc, selon la tranche marginale d’imposition :

Exemple de pension annuelle Revenu imposable supplémentaire Estimation de l’impôt supplémentaire (TMI 11%) Estimation de l’impôt supplémentaire (TMI 30%)
18 000 € 1 800 € 198 € 540 €
24 000 € 2 400 € 264 € 720 €
41 230 € 4 123 € 453 € 1 236 €

Pour l’État, la fin de ce dispositif représenterait une économie de l’ordre de 4 milliards d’euros par an, soit un allègement significatif des dépenses fiscales.

Dans un contexte de déséquilibre budgétaire chronique, cette suppression pourrait s’inscrire dans une stratégie de recentrage des dispositifs dérogatoires jugés coûteux.

L’impact ne serait pas uniforme : les retraités aux pensions les plus élevées subiraient une hausse relativement contenue.

En revanche, les retraités modestes seraient proportionnellement plus affectés, certains basculant même dans l’imposition alors qu’ils en étaient jusqu’alors exonérés.

Ce basculement pourrait déclencher une série de conséquences fiscales et sociales, notamment pour les personnes seules, souvent les plus exposées.

Des déséquilibres fiscaux et sociaux renforcés

La suppression de l’abattement créerait une rupture dans la logique d’alignement entre actifs et retraités.

Alors que les salariés continueraient de bénéficier d’une déduction pour frais professionnels, les retraités perdraient le mécanisme équivalent.

Cette mesure pourrait ainsi être vécue comme une double pénalisation, s’ajoutant à la baisse de revenus subie au moment du départ en retraite.

La disparition de l’abattement ferait mécaniquement grimper le revenu fiscal de référence (RFR). Ce relèvement aurait des répercussions sur de nombreux dispositifs :

  • Augmentation du taux de CSG (contribution sociale généralisée), avec le passage possible de 3,8 % à 6,6 %, voire 8,3 %
  • Perte d’exonérations sur certaines taxes locales (habitation, foncière)
  • Suppression de droits à certaines aides conditionnées aux ressources (aides au logement, aide complémentaire santé)

Une contestation organisée et des alternatives envisagées

L’annonce de cette suppression a suscité une réaction immédiate des principales organisations de retraités.

La Confédération française des retraités, l’Union syndicale des retraités UNSA, ou encore les associations départementales, dénoncent une mesure injuste qui viendrait s’ajouter à une série de décisions perçues comme défavorables depuis plusieurs années.

Manifestations, tribunes et pétitions s’organisent autour d’un message commun : ne pas transformer les retraités en variable d’ajustement budgétaire.

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