Les retraités confrontés à la perte de leur conjoint peuvent prétendre à une pension de réversion, une aide précieuse pour maintenir un niveau de vie décent. Cependant, peu d’entre eux savent que leurs revenus personnels peuvent les priver de cette prestation. Le montant de cette pension, calculé sur la base de la retraite de l’assuré décédé, est soumis à des plafonds de ressources bien définis. Si ces seuils sont dépassés, le droit à cette aide disparaît purement et simplement. Nous faisons le point sur les conditions de ressources à ne pas dépasser pour percevoir la pension de réversion.
Table des matières
Plafond de revenus : les seuils à ne pas franchir
Pour bénéficier de la pension de réversion, il est indispensable de respecter des plafonds de revenus. Ces seuils, définis par l’Assurance retraite, varient selon la situation familiale du bénéficiaire :
Situation | Plafond annuel de revenus |
---|---|
Personne seule | 24 232 € |
Couple (concubinage) | 38 771,20 € |
Ces montants incluent l’ensemble des ressources imposables, à l’exception de certaines prestations sociales.
Attention, un revenu supérieur à ces plafonds entraîne immédiatement la suspension de la pension de réversion.
Sachez que des changements de la pension de réversion en 2026 auront lieu : l’unification du taux de réversion, de l’âge de perception ainsi que la condition de non-remariage.
Un soutien financier aux revenus modestes
La pension de réversion s’adresse aux retraités dont les ressources sont jugées insuffisantes pour faire face aux charges quotidiennes.
Son objectif est de compenser partiellement la perte d’un conjoint en offrant une partie de sa retraite.
Cette mesure concerne notamment les personnes ayant cotisé à des régimes de base (comme le Régime général ou la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales), sous réserve de répondre aux critères d’attribution.
Les critères d’attribution : une approche réglementée
Pour prétendre à la pension de réversion, plusieurs conditions doivent être réunies :
- Statut matrimonial : le conjoint survivant doit avoir été marié avec l’assuré décédé. Les partenaires de PACS et les concubins en sont exclus
- Âge minimum : pour le régime général, l’âge requis est de 55 ans. Pour certains régimes spécifiques (notamment de la fonction publique), ce seuil peut varier
- Ressources limitées : les revenus du conjoint survivant doivent rester sous le seuil indiqué précédemment
Calcul des revenus pris en compte
Pour déterminer si le bénéficiaire peut obtenir la pension, l’Assurance retraite procède à un examen détaillé des revenus.
Sont pris en compte :
- Les revenus d’activité (salaires, pensions d’invalidité)
- Les revenus de remplacement (allocations chômage, indemnités journalières)
- Les revenus du patrimoine (loyers perçus, intérêts bancaires)
- Les prestations sociales imposables
Les revenus exemptés, comme l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), sont toutefois exclus du calcul.
Cumul et interdictions : un cadre juridique précis
Le cumul de plusieurs pensions de réversion est possible si elles proviennent d’un même conjoint ou ex-conjoint.
Cependant, la perception de pensions issues de partenaires différents est formellement interdite. Cette règle vise à éviter les abus et à maintenir une certaine équité dans l’attribution des aides.
Il est également important de savoir que le remariage met fin au droit à la pension de réversion dans certains régimes, notamment dans la fonction publique. En revanche, pour les régimes complémentaires, cette restriction n’est pas systématique.
Que faire en cas de dépassement de revenus ?
Lorsqu’un changement de situation (héritage, retour à l’emploi) entraîne un dépassement du plafond, il est impératif de le déclarer à la caisse de retraite concernée.
Une suspension temporaire ou définitive de la pension pourra alors être décidée.
Si les revenus repassent sous le seuil lors d’une année suivante, il est possible de demander la réouverture du droit à la pension.