Travailler seulement 22 semaines par an pour percevoir un revenu annuel de plus de 100 000 euros : ce mode de vie, qui peut sembler extravagant, est celui qu’a choisi Ashlea, une Australienne de 26 ans. Suivie par plusieurs dizaines de milliers d’abonnés sur TikTok, elle documente une existence professionnelle atypique, marquée par l’alternance de longues périodes d’activité intense et de mois entiers de liberté. Derrière les paysages idylliques et les récits de voyages, se cache une réalité bien plus rugueuse. Voici comment elle gagne plus de 9 000 euros par mois en travaillant seulement 6 mois par an
Ce que vous allez découvrir :
9 000 euros mensuels pour seulement 6 mois de travail par an
Ashlea exerce comme conductrice de poids lourd au sein d’une société minière en Australie-Occidentale.
Elle travaille selon le régime FIFO (fly-in fly-out), un dispositif couramment utilisé dans les industries extractives. Ce mode opératoire consiste à déployer les salariés sur des sites éloignés pour plusieurs semaines, avant qu’ils ne bénéficient d’un temps de repos équivalent, souvent loin des zones d’extraction.
Dès son embauche, Ashlea a touché 36,50 dollars australiens de l’heure, soit environ 31 euros. En trois mois, son taux horaire a grimpé à 37 euros. Lors de son dernier contrat, elle percevait 51,50 dollars australiens de l’heure, équivalents à 45 euros, auxquels s’ajoutent des primes liées aux conditions de travail. Elle explique cumuler en moyenne entre 5 000 et 10 000 euros par mois.
Son rythme : 14 jours de travail de 12 heures d’affilée, suivis de 14 jours de repos complet. Ce schéma bimensuel se traduit, sur une année, par environ 22 semaines travaillées, le reste étant du temps libre.
Parmi les avantages de ce système FIFO :
- Hébergement intégralement pris en charge sur site
- Repas et transports financés par l’entreprise
- Salaires horaires nettement supérieurs à la moyenne locale
Ce type de poste, encore largement sous-estimé, fait partie des métiers incontournables à saisir d’urgence avant une vague massive de départs à la retraite en 2030. Dans les secteurs industriels et logistiques, où la pyramide des âges est en déséquilibre, ces fonctions pourraient devenir encore plus attractives dans les prochaines années, tant en matière de salaire que de stabilité.
Mais la réalité du terrain reste exigeante : chaleur extrême, isolement géographique, bruit, poussière, travail de nuit… un quotidien que beaucoup jugent éprouvant, voire rebutant.
Une vie entre mines et cartes postales
Si le métier reste peu envié, notamment en raison de ses conditions spartiates, Ashlea en tire un bénéfice qu’elle affiche régulièrement sur ses réseaux sociaux. À peine sortie d’un camp minier, elle embarque pour des destinations variées : Bali, Colombie, Finlande, Arabie saoudite ou encore Paris.
Cette liberté géographique constitue le cœur de son choix de carrière. Selon ses propres mots, le FIFO lui offre non seulement une sécurité financière rapide, mais aussi la possibilité d’organiser sa vie selon ses propres règles. Elle revendique ce mode de vie comme une stratégie à long terme, construite pour anticiper l’avenir tout en profitant du présent.
Avec plus de 80 000 abonnés, Ashlea fédère une communauté curieuse de comprendre les coulisses de ces métiers que l’on ne met que rarement en lumière. Elle milite également pour une meilleure représentation des femmes dans les secteurs industriels traditionnellement masculins.
Le volant de son camion, qu’elle manie avec assurance, devient alors autant un outil de travail qu’un symbole d’émancipation.
Son parcours reflète une tendance croissante chez les jeunes actifs : refuser les contraintes du bureau pour privilégier l’intensité, la mobilité, et des revenus qui permettent de vivre autrement. Derrière les selfies au bord de l’eau, c’est bien une stratégie calculée qui s’opère – rude, mais rentable.