Le premier virement de l’année 2026 pourrait être inférieur à celui de décembre pour de nombreux retraités du privé. Cette évolution ne résulterait pas d’une baisse de la pension brute Agirc-Arrco, mais d’un ajustement automatique de la CSG, susceptible d’affecter durablement le montant net. La valeur du point Agirc-Arrco demeure fixée à 1,4386 euro, conformément à l’accord paritaire en vigueur. Le montant brut de la pension complémentaire restera donc inchangé en janvier 2026, la variation éventuelle portant uniquement sur les prélèvements sociaux appliqués à la source. Décryptage.
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Un décalage de revalorisation défavorable au revenu net
Si initialement, les projections laissaient entendre que 17 millions de Français auraient le plaisir de voir une hausse de leur pension en 2026, le mécanisme d’imposition appliqué aux pensions Agirc-Arrco pourrait en atténuer, voire en annuler, les effets pour une partie des retraités du privé.
L’origine de la baisse potentielle se situe dans un enchaînement fiscal précis. En janvier 2024, les pensions de retraite de base avaient été revalorisées de 5,3 %, entraînant une hausse du revenu fiscal de référence. Ce revenu, mentionné sur l’avis d’imposition 2025, sert de base au calcul du taux de CSG applicable en 2026.
Les seuils de cette contribution progressent, eux, beaucoup plus lentement. Leur revalorisation devrait avoisiner 1,8 %, en lien avec l’inflation hors tabac. Ce différentiel crée un effet de ciseaux : les revenus augmentent plus vite que les plafonds, exposant certains retraités à un changement de tranche.
Dans ce cas, le taux de CSG appliqué à la pension complémentaire augmente, alors même que le montant brut reste figé. Le résultat est une diminution du versement net, imputable uniquement au jeu des prélèvements sociaux.
Les seuils de CSG à vérifier sur l’avis d’imposition
Le point de vigilance se trouve sur le revenu fiscal de référence indiqué sur l’avis d’imposition 2025. C’est ce chiffre qui conditionnera le taux transmis par la Direction générale des finances publiques à l’Agirc-Arrco.
Pour une personne seule disposant d’une part fiscale, les seuils estimés pour 2026 s’articulent ainsi :
| Revenu fiscal de référence (1 part) | Taux de CSG | Prélèvements sociaux totaux |
|---|---|---|
| Jusqu’à 13 049 € | Exonération | 0 % |
| 13 050 € à 17 058 € | 3,8 % | Environ 4,6 % |
| 17 059 € à 26 470 € | 6,6 % | Environ 8,4 % |
| Au-delà de 26 470 € | 8,3 % | Jusqu’à 10,1 % de la pension brute |
Ces prélèvements incluent la CSG, la CRDS, la contribution de solidarité pour l’autonomie et la cotisation d’assurance maladie. L’organisme Agirc-Arrco applique strictement le taux communiqué, sans possibilité d’intervention.
Un dispositif de lissage pour atténuer les hausses brutales
Un mécanisme de lissage est prévu afin d’éviter qu’une hausse ponctuelle des revenus n’entraîne immédiatement une augmentation du taux de CSG. Le principe repose sur une observation sur deux années consécutives du revenu fiscal de référence.
Concrètement, ce dispositif fonctionne selon les règles suivantes :
- Le passage à un taux de CSG supérieur n’est appliqué que si le seuil est dépassé deux années de suite
- Une augmentation isolée du revenu fiscal ne suffit pas, à elle seule, à modifier le taux dès l’année suivante
Ce mécanisme ne couvre pas toutes les situations. Il ne s’applique pas lors du passage de l’exonération totale au taux réduit et protège peu les retraités dont le revenu fiscal se situe déjà très près des plafonds. Pour ces profils, une évolution du taux dès janvier 2026 reste possible, avec un effet direct et potentiellement durable sur le virement Agirc-Arrco.
Je m’intéresse aux questions économiques, à la vie des entreprises et aux enjeux liés à la retraite. À travers mes articles, je décrypte l’actualité du monde du travail et du patrimoine, avec l’objectif d’apporter des informations claires, pratiques et utiles à celles et ceux qui souhaitent mieux comprendre les évolutions du système économique et leurs impacts sur leur quotidien.