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Les chèques-vacances (encore) supprimés pour les fonctionnaires retraités ? Une décision qui fait polémique

Les chèques-vacances, instaurés il y a plus de quarante ans pour accompagner les agents publics et leurs familles, se retrouvent au cœur d’une bataille juridique et politique. Entre décisions de justice, circulaires ministérielles et mobilisation syndicale, l’avenir de cette prestation pour les fonctionnaires retraités reste entouré d’incertitudes. Les chèques-vacances sont-ils encore une nouvelle fois supprimés pour les fonctionnaires retraités ?

Une aide sociale contestée depuis 2023

Institués en 1982, les chèques-vacances permettent aux agents publics de financer une partie de leurs séjours. Soumis à des conditions de ressources, ils concernaient aussi bien les actifs que les retraités de la fonction publique d’État. Ces derniers représentaient environ un quart des bénéficiaires, soit plusieurs dizaines de milliers de personnes.

En 2023, le gouvernement a choisi de recentrer l’aide sur les seuls agents en activité. Cette décision avait déclenché la colère des organisations syndicales, qui ont immédiatement saisi la justice. Leur argument principal : les retraités disposant de pensions modestes sont parmi les plus dépendants de cette aide pour partir en vacances.

Le Conseil d’État a tranché le 24 juin 2025 : la circulaire de 2023 était entachée d’un vice de procédure et devait être annulée. Les syndicats pensaient avoir remporté une victoire durable. Quelques semaines plus tard, la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) a pourtant publié un nouveau texte, reprenant la même orientation.

Des enjeux financiers assumés

Le gouvernement justifie cette exclusion par un objectif d’économies. Les montants engagés ces dernières années témoignent du poids financier de l’action sociale interministérielle :

  • En 2023, environ 115 000 agents publics ont bénéficié des chèques-vacances, dont près d’un quart étaient retraités
  • Le coût total s’est élevé à 33,7 millions d’euros
  • L’exclusion des retraités devait permettre une économie estimée à 6 millions d’euros en 2024 et 9 millions en 2025

Pour l’UNSA Retraités, cette politique revient à priver les ex-fonctionnaires aux pensions les plus basses d’un soutien direct. Selon le syndicat, le revenu fiscal de référence médian des bénéficiaires retraités est inférieur de 6 000 € à celui des agents actifs.

Avec le budget 2026, les retraités sont inquiets pour leur pouvoir d’achat, redoutant que cette trajectoire financière ne conduise à un rétrécissement durable de l’action sociale qui leur était destinée.

Un terrain de confrontation politique et syndicale

La nouvelle circulaire de juillet 2025 a immédiatement ravivé la mobilisation. La CGT Fonction publique, l’UNSA Retraités et la CFDT-UFETAM dénoncent une « régression sociale » et annoncent de nouvelles démarches contentieuses.

Ils rappellent que les retraités du secteur privé peuvent, eux, toujours accéder aux chèques-vacances, accentuant ce qu’ils considèrent comme une inégalité de traitement.

À l’Assemblée nationale, la question divise. Déjà en octobre 2024, le député macroniste Mathieu Lefèvre avait mis en garde le gouvernement contre l’effet discriminatoire d’une telle mesure. La décision récente du Conseil d’État pourrait encore donner lieu à de nouveaux recours, dans un climat de tension entre l’exécutif et les organisations représentatives des retraités.

Pour l’heure, les fonctionnaires à la retraite se trouvent dans une zone d’incertitude. Officiellement, la circulaire de 18 juillet 2025 s’applique et réserve les chèques-vacances aux seuls agents en activité, mais le contentieux reste ouvert et pourrait rebattre les cartes dans les prochains mois.

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